jeudi, 08 août 2024
Rêves olympiques et réalité géopolitique
Rêves olympiques et réalité géopolitique
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/sogni-olimpici-e-realta-geopolitica/
La gueule de bois olympique semble toujours d'actualité. Et semble aussi masquer, malgré tout, une réalité mondiale profondément et radicalement différente.
Il semble, à entendre les médias italiens, que les seuls exclus soient les Russes, parce qu'ils sont en guerre, en guerre d'agression, contre l'Ukraine. Un concept discutable, bien sûr, mais que l'on considère comme acquis.
Et Israël ? Connaît-il un rare moment de paix fraternelle avec le monde majoritairement arabe qui l'entoure ?
Ou bien est-ce de là que partent des raids incessants visant à rompre une fois pour toutes l'équilibre déjà fragile du Moyen-Orient ?
Il s'agit bien sûr d'une question purement rhétorique. Car tout le monde sait parfaitement ce qu'est la politique israélienne aujourd'hui. Et comment Netanyahu, et son équipe gouvernementale, imposent une guerre qui finira par embraser toute la région. Et qui, de toute évidence, dépasse largement les frontières de Gaza.
Netanyahu joue un jeu extrêmement risqué. Il fait confiance à la fois à l'état de confusion substantielle de l'Amérique du Grand Frère et aux projections électorales qui annoncent une victoire de Trump.
Les événements du 7 octobre, le raid terroriste du Hamas, sont désormais réduits à un simple prétexte pour la recherche d'une déflagration qui n'aurait plus rien à voir avec un raid de riposte. Et qui tend clairement à devenir l'étincelle d'une guerre impliquant au moins toute la zone.
Et visant, in fine, à éliminer de la scène politique ce qui, pour Israël, représente son plus grand concurrent: l'Iran.
Si bien que, tandis que l'affrontement avec les milices du Hamas stagne sans aboutir à un résultat concret, l'armée israélienne semble se diriger de plus en plus vers le Liban et les "sanctuaires" du Hezbollah. Et les effets d'une implication directe d'Israël dans l'affrontement avec les milices houthi au Yémen commencent également à se faire sentir.
Ce sont là des conditions préalables à une confrontation directe avec Téhéran. Elle est d'ailleurs de plus en plus proche, compte tenu de l'action israélienne visant à éliminer le chef politique du Hamas. Le fait que Haniyeh ait quitté la scène rend probablement la situation encore plus difficile. Ou plutôt, elle la simplifie pour ceux qui, de part et d'autre, veulent la guerre.
En effet, la nomination, assez surprenante, de Yahya Sinwar (photo) comme nouveau commandant en chef du Hamas, laisse entrevoir un avenir résolument sombre. Ce qui ne laisse plus de place à la médiation diplomatique, tentée ces derniers mois par l'Égypte et d'autres pays arabes.
D'ailleurs, c'est précisément la situation souhaitée par Netanyahu.
Car l'objectif israélien, ou plutôt de la structure gouvernementale israélienne actuelle, est de frapper directement l'Iran. Considéré comme son plus grand rival géopolitique. Et cela se voit dans toutes les actions du gouvernement de Netanyahu, qui ralentit l'offensive à Gaza précisément pour renforcer de plus en plus sa présence sur le front iranien.
En effet, il est clair que Tel-Aviv n'est pas capable d'affronter et de résoudre seul une guerre sur tous les fronts. Et que, par conséquent, les représailles contre le Hamas passent après les objectifs premiers. Actuellement représentés essentiellement, ou plutôt, pourrait-on dire, exclusivement, par le front chiite. D'où le Hezbollah au Liban, les Houthis au Yémen, Assad et les siens en Syrie. Et, bien sûr, Téhéran. L'objectif ultime.
Un objectif qui nécessite toutefois un élargissement du conflit. Israël n'est pas capable à lui seul, même avec toute sa supériorité technologique, de faire face au colosse chiite iranien.
Il vise donc une dilatation du conflit. En essayant d'impliquer directement Washington. Qui apparaît, pour l'heure, récalcitrant. Mais qui ne pourra pas résister longtemps s'il est entraîné dans un conflit direct avec l'Iran.
Mais nous continuons à croire au conte de fées olympique. L'histoire de jeux rendus importants par un certain esprit olympique... dont très peu connaissent aujourd'hui la véritable histoire. Et qui sont, ces Jeux, de plus en plus exploités comme un écran de fumée pour quelque chose de tout à fait différent. Quelque chose qui n'a plus rien à voir avec l'Olympie et les rêves de Coubertin.
21:08 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, israël, iran, proche-orient, moyen-orient | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Stratégie iranienne: une pause avant la tempête?
Stratégie iranienne: une pause avant la tempête?
Source: https://www.pi-news.net/2024/08/iranische-strategie-pause-vor-dem-sturm/
Le guide spirituel suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, et ses militaires sont en pause stratégique avant une éventuelle attaque contre Israël.
Par Elena Fritz
Les récents développements au Moyen-Orient ont de nouveau tenu le monde en haleine. L'Iran se trouve dans une pause stratégique avant une éventuelle attaque contre Israël. Cette phase de retenue laisse les forces armées israéliennes ainsi que leurs alliés occidentaux dans une attente tendue.
Plus l'Iran maintient cette pause, plus ses chances de succès sont grandes. Alors que Tel-Aviv mise sur une riposte rapide pour tirer le meilleur parti du soutien américain, plusieurs signes indiquent que la prochaine attaque de l'Iran pourrait être beaucoup plus grave que les actions précédentes. La récente "bavure" d'Israël, à savoir l'assassinat d'un invité de marque à Téhéran et une attaque à la roquette contre une installation diplomatique dans un pays tiers, a considérablement exacerbé les tensions.
Même si la riposte attendue de l'Iran n'entraîne pas de conflit immédiat, la probabilité d'une guerre entre ces deux puissances antagonistes reste extrêmement élevée. L'Iran et Israël sont des rivaux qui peuvent difficilement coexister dans le climat géopolitique actuel du Moyen-Orient. Un conflit semble donc inévitable, si ce n'est maintenant, du moins dans un avenir proche.
A long terme, Israël a peu de chances de réussir dans une guerre d'usure. Par conséquent, Tel-Aviv pourrait tenter d'impliquer les États-Unis dans le conflit ou de jouer la carte nucléaire. La probabilité d'une utilisation du nucléaire au Moyen-Orient est considérée comme plus élevée que dans d'autres conflits actuels, comme celui en Ukraine.
L'Iran, en tant que pays émergent dans le domaine de l'armement nucléaire, intégrera la supériorité nucléaire d'Israël dans ses réflexions stratégiques et réservera peut-être des surprises à son adversaire. Une bombe nucléaire iranienne modifierait fondamentalement l'équilibre du pouvoir au Moyen-Orient et pourrait accélérer la prolifération nucléaire dans des pays comme la Turquie, l'Égypte et l'Arabie saoudite.
Conclusion
La situation géopolitique actuelle au Moyen-Orient est complexe et très instable. Les choix stratégiques de l'Iran et les réactions d'Israël et de ses alliés auront un impact majeur sur l'avenir de cette région. Il reste à voir comment la situation va évoluer et quel rôle les acteurs internationaux vont jouer.
Elena Fritz, née le 3 octobre 1986, est arrivée en Allemagne il y a 24 ans en tant qu'Allemande de Russie. Après son baccalauréat, elle a étudié le droit à l'université de Ratisbonne et a obtenu un diplôme avec succès. Elle s'est engagée dans l'AfD depuis 2018, a fait partie du comité directeur de l'État de Bavière de 2019 à 2021 et s'est présentée comme candidate directe au Bundestag en 2021. Elle est l'heureuse mère d'un petit garçon de trois ans. Cliquez ici pour accéder au canal Telegram d'Elena Fritz: https://t.me/global_affairs_byelena.
20:48 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, iran, moyen-orient, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 06 août 2024
La "méchante" Chine engagée pour la paix, la "bonne" UE et les Etats-Unis en quête de guerre
La "méchante" Chine engagée pour la paix, la "bonne" UE et les Etats-Unis en quête de guerre
Luca Bagatin
Source: https://electomagazine.it/la-cattiva-cina-impegnata-per-la-pace-i-buoni-di-ue-e-usa-alla-ricerca-della-guerra/
Alors que le Parlement européen réélit l'irresponsable et belliqueuse Ursula von Der Leyen à la présidence de la Commission européenne, que la tout aussi irresponsable et belliqueuse Kamala Harris prend part aux élections présidentielles américaines et que le nouveau gouvernement pseudo-travailliste britannique de Starmer veut augmenter les dépenses militaires, la République populaire de Chine s'engage une fois de plus, tout autant que la diplomatie vaticane et le gouvernement socialiste brésilien de Lula, en faveur de la paix, tant au Moyen-Orient qu'en Ukraine.
La Chine a affirmé qu'elle reconnaissait l'Organisation de libération de la Palestine comme le seul représentant du peuple palestinien (ce qui avait déjà été fait en Italie - dans les années 1980 - par le Premier ministre socialiste Bettino Craxi), composée de 14 factions palestiniennes qui se sont récemment réunies à Pékin, et qu'elle continuait à promouvoir le cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, a également rappelé que les Palestiniens doivent pouvoir gouverner la Palestine et œuvrer à "promouvoir la gouvernance post-conflit", ainsi que la nécessité de soutenir l'entrée de la Palestine aux Nations unies et la solution des deux États (Palestine et Israël) comme seule issue à une crise qui dure depuis plus de soixante-dix ans.
"La communauté internationale devrait soutenir les parties impliquées dans la mise en œuvre de l'approche en trois étapes (un cessez-le-feu complet dans la bande de Gaza, un gouvernement palestinien par les Palestiniens, l'entrée de la Palestine aux Nations unies et une solution à deux États) avec une attitude sérieuse", a déclaré le ministre Wang, préconisant la promotion d'une conférence de paix internationale.
Même son de cloche sur la question ukrainienne où, selon le ministre Wang Yi : "La Chine croit que la résolution de tous les conflits doit passer par la table des négociations et que les différends doivent être résolus par des moyens politiques (...). Et même si le moment n'est pas venu, nous soutenons tous les efforts qui contribuent à la paix".
En ce sens, la Chine continue d'entretenir des relations amicales avec l'Ukraine et la Russie, promouvant ainsi une attitude constructive, responsable et non belliqueuse, contrairement aux États-Unis et à l'UE.
Le ministre Wang Yi a également réitéré les pierres angulaires de la politique étrangère chinoise lors des récentes célébrations du 70ème anniversaire des "Cinq principes de la coexistence pacifique", en déclarant, entre autres, qu'il est nécessaire : "de défendre l'équité et la justice afin de contribuer à la proposition de la Chine en faveur d'une meilleure gouvernance mondiale. Il est important de maintenir un véritable multilatéralisme, de défendre l'autorité et le rôle des Nations unies, de suivre la vision d'une gouvernance mondiale caractérisée par de larges consultations et des contributions communes pour des bénéfices partagés, de continuer à accroître la représentation et la voix des pays en développement, et de rendre la gouvernance mondiale plus équilibrée et plus efficace".
20:25 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, chine, palestine, paix, diplomatie, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Nouveaux points chauds et froids: les États-Unis cherchent à s'implanter dans l'Arctique
Nouveaux points chauds et froids: les États-Unis cherchent à s'implanter dans l'Arctique
Source: https://geoestrategia.es/noticia/43178/geoestrategia/nuevo-punto-calido-y-frio:-estados-unidos-pretende-afianzarse-en-el-artico.html
L'Arctique tourmente l'Occident depuis longtemps. Dans les années 1990, le vide qui s'est créé dans l'ancien Arctique soviétique a été rapidement comblé par de nombreux pays du "Club Arctique": les États-Unis, le Canada, le Danemark, la Norvège et d'autres. Les gouvernements de ces États défendent l'idée que la Fédération de Russie n'a pas le droit de contrôler seule ses territoires arctiques et sibériens, et proposent de partager ces richesses "équitablement". Selon les estimations de l'US Geological Survey, cette région contient jusqu'à 20 % des ressources mondiales en hydrocarbures: les réserves potentielles de gaz sont estimées à 47,3 trillions de m³, celles de condensat de gaz à 44 milliards de barils et celles de pétrole à 90 milliards de barils.
Ces facteurs décisifs pour la probable confrontation géostratégique entre les pays ne pouvaient manquer d'affecter le développement des infrastructures dans les zones arctiques. C'est pourquoi le ministère américain de la défense a publié une stratégie actualisée. Comme l'indique le document, les changements géopolitiques, ainsi que les effets croissants du changement climatique, rendent nécessaire l'adoption de nouvelles approches. Les principaux développements sur la scène mondiale comprennent l'opération militaire en Ukraine, l'entrée de la Finlande et de la Suède dans l'OTAN et l'expansion de la coopération le long de l'axe Moscou-Beijing. Dans le même temps, Washington souligne directement que les capacités de la Russie dans l'Arctique constitueraient" une menace potentielle pour le territoire des États-Unis et de leurs alliés".
Les États-Unis ont donc l'intention de mener des exercices militaires indépendants et internationaux dans la région, et de telles opportunités existent, compte tenu de l'ampleur de la présence occidentale sous les latitudes arctiques. Il est également question de créer plus de 250 avions de combat multi-rôles pour les opérations dans la région d'ici 2030. Les États-Unis utiliseront également de nouveaux systèmes de surveillance, de défense aérienne et de défense antimissile. Le climat joue un rôle important: la perte de glace entraînera la revitalisation des voies maritimes de l'Arctique et une plus grande disponibilité des ressources sous-marines. Comme d'habitude, les États-Unis ont déclaré avoir intérêt à ce que l'Arctique soit "pacifique et stable", mais de préférence contrôlé par les Américains. Il est donc fort possible que, dans un avenir proche, la région arctique devienne un nouveau point chaud.
La coopération russo-chinoise dans l'Arctique constitue une menace pour les États-Unis - US Department of Defense.
- L'approfondissement de la coopération entre la Russie et la Chine dans l'Arctique constitue une menace pour les États-Unis. Il ne s'agit pas seulement d'un partenariat économique, mais aussi d'un programme militaire. Ces problèmes sont aggravés par la fonte des glaces, qui contribue à accroître l'activité dans la région, indique le ministère américain de la défense dans une note d'information sur l'adoption de la nouvelle "Stratégie pour l'Arctique 2024".
- La Russie renforce activement sa présence dans l'Arctique, qui est déjà devenue la plus importante de tous les pays arctiques. Nous parlons également de la sphère militaire: la Russie, entre autres, remet en service des installations militaires de l'ère soviétique qui avaient été suspendues.
- La Chine, qui n'est pas un pays arctique, est intéressé par la mise en œuvre de projets dans la région. La Chine exploite déjà trois brise-glaces dans l'Arctique. L'armée chinoise a démontré sa capacité à opérer dans les eaux arctiques, en menant des opérations conjointes avec la flotte russe, notamment dans la région de l'Alaska.
- "La Russie continue de développer son infrastructure militaire dans l'Arctique et de revendiquer des droits spéciaux sur les eaux arctiques.... L'activité de la Chine dans la région est également préoccupante, étant donné qu'il s'agit d'un puissant concurrent stratégique des États-Unis, qui a la volonté et les moyens croissants de remodeler l'ordre international", a déclaré Kathleen Hicks, porte-parole du ministère américain de la défense.
Les sanctions occidentales et les attaques des Houthis renforcent l'attrait de la route maritime du Nord, - Bloomberg
- La Route maritime du Nord (NSR ou North Sea Route), qui traverse les eaux arctiques sur 2500 milles, n'est généralement utilisée que pendant les mois d'été, lorsque les conditions imposées par les glaces sont moins rigoureuses. Mais les sanctions occidentales et les attaques des Houthis en mer Rouge ont renforcé son attrait en tant qu'itinéraire plus court entre les ports de Russie et de Chine, selon Bloomberg.
- 36 millions de tonnes, c'est le volume record de marchandises transportées par la NSR l'année dernière. Plus de la moitié provenait du transport de GNL.
- "Navigator Ovtsyn" : le premier pétrolier russe à emprunter la route maritime du Nord cette année a déjà parcouru la moitié du chemin jusqu'au port chinois de Rizhao. D'ici la fin du mois, trois autres pétroliers de Sovcomflot arriveront à Mourmansk et emprunteront ensuite la NSR jusqu'en Chine.
- Bien que les voyages qui empruntent la NSR soient associés à des conditions difficiles dues aux glaces, en particulier lorsque des brise-glaces sont nécessaires, la rapidité de livraison des marchandises et la sécurité rendent la route maritime du Nord de plus en plus populaire, souligne Bloomberg.
Alexander Galushka a déclaré : "La route maritime du Nord est un projet historique de construction de l'État russe au 21ème siècle".
La Russie et la Chine ont effectué les premières patrouilles conjointes de bombardiers stratégiques autour de l'Alaska
Le Tu-95MS des forces aérospatiales russes et le Hun-6K de l'armée de l'air chinoise ont volé aujourd'hui dans le cadre d'une patrouille au-dessus des eaux de la mer des Tchouktches, de la mer de Béring et de la mer du Pacifique Nord, le long des frontières américaines. L'escorte était assurée par des chasseurs Su-30SM et Su-35S. Ce n'est pas la première patrouille conjointe des "stratèges" russes et chinois, mais de tels événements n'ont généralement pas lieu si près de la zone de défense aérienne autour de l'Alaska.
La route maritime du Nord commence à jouer un rôle important dans la logistique de la Fédération de Russie et de l'Empire du Milieu, et le détroit de Béring deviendra à l'avenir une route maritime essentielle du même ordre que le détroit de Douvres (le Pas-de-Calais) ou même de Suez. C'est pourquoi les États-Unis, la Russie et la Chine redoublent d'efforts pour s'assurer le contrôle de la région arctique.
La fonte des glaciers et l'instabilité en mer Rouge ouvrent des perspectives sans précédent pour les routes commerciales du Nord. Personne n'a l'intention de relâcher ses efforts dans cette course. C'est pourquoi ces patrouilles sont extrêmement nécessaires, car il ne s'agit pas seulement d'un entraînement pour les pilotes et les officiers d'état-major, mais aussi d'une démonstration claire du potentiel militaire qui tombera sur la tête de ceux qui veulent mettre la main sur des territoires russes ou sur des routes maritimes utiles à la Chine.
20:12 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, arctique, océan glacial arctique, russie, chine, états-unis, géopolitique | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 04 août 2024
Les Druzes. Les boucs émissaires
Les Druzes. Les boucs émissaires
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/drusi-il-capro-espiatorio/
Attaque du Hezbollah dans la région du Golan syrien sous contrôle israélien. Une roquette massacre des enfants jouant au football dans le village de Majdal Shams. Douze morts.
Et, bien sûr, Israël annonce la prochaine réaction violente contre les milices libanaises.
À première vue, cela ressemble aux événements du 7 octobre. Des milices arabes massacrent des garçons. S'ensuit une réaction israélienne. Et le début d'un conflit sanglant, qui n'a toujours pas de perspective de paix.
Car ici, à la frontière avec le Liban, la situation est totalement différente de celle qui a vu le Hamas s'en prendre aux civils israéliens.
Tout d'abord, dans ce cas, les morts ne sont pas des Juifs, mais des Druzes. Ils appartiennent à une secte gnostique d'origine islamique (chiites ismaélites) qui remonte au 11ème siècle. Il s'agit d'une minorité fermée qui ne permet pas les conversions et qui est souvent persécutée.
Les Druzes sont en voie d'extinction, répartis entre le Liban, la Syrie, Israël et la Jordanie.
Les Druzes israéliens sont assez bien intégrés dans la société. À tel point qu'ils servent dans l'armée, généralement comme gardes-frontières. En revanche, ceux du Golan syrien, occupé par Israël depuis 1981, ont souvent exprimé leur impatience face à l'occupation. Quant aux Druzes libanais, la majorité d'entre eux, s'est battue pendant la guerre civile, dans un conflit compliqué, contre les chrétiens maronites. Et aussi contre les Israéliens.
Une situation, donc, très complexe à décrypter. Et qui pourrait difficilement justifier une attaque délibérée du Hezbollah. Ce que le chef des chiites libanais, Nasrallah, a résolument démenti. Ce dernier a retourné les accusations contre les Israéliens et les Américains.
Quoi qu'il en soit, s'agit-il d'une roquette déviée ou d'un mauvais fonctionnement ? Et lancée par qui ? - le massacre de Majdal Shams est en passe de devenir une preuve irréfutable. Ou plutôt, une justification du déclenchement d'un nouveau conflit entre Israël et le Liban.
Un conflit, en vérité, qui se profile depuis un certain temps déjà. Mais, jusqu'à présent, gardé sous le coude. À faible intensité.
Quelques roquettes du Hezbollah contre le territoire israélien. Et des raids sanglants mais ciblés des FDI contre les milices chiites.
Une impasse, apparemment. Mais il semble que l'on soit arrivé à un tournant.
Le Hezbollah est depuis longtemps une épine dans le pied d'Israël. Non seulement parce qu'il est considéré, à toutes fins utiles, comme la force armée la meilleure et la mieux organisée du monde arabe, mais aussi et surtout parce qu'il est la "longue main" de Téhéran.
Une menace permanente, donc. Et Nethanyau cherche depuis longtemps l'occasion de l'éliminer.
Ce n'est pas pour rien qu'il fait monter la tension à la frontière libanaise depuis un certain temps. Au point de trop se détourner de celle de Gaza. Se prenant au dépourvu face à l'action du Hamas le 7 octobre.
Une nouvelle guerre du Liban est cependant rejetée par les Etats-Unis. Qui craignaient, et craignent toujours, l'élargissement du front au Moyen-Orient, qui ne pouvait manquer de les impliquer. Alors que les problèmes et les échecs en Ukraine sont de plus en plus graves. Et flagrants.
Et sans l'aval explicite de Washington, même Nethanyau ne peut déclencher une guerre au Liban, qui pourrait déboucher sur un choc frontal avec l'Iran.
Or, ce massacre d'enfants druzes, quelle qu'en soit la cause réelle, fournit le prétexte à une nouvelle guerre. Une intervention militaire et un affrontement qui ferait passer la guerre en cours à Gaza pour bien peu de choses.
19:27 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, liban, levant, proche-orient, politique internationale, druzes, israël, hizbollah | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Réalité et fiction derrière l'assassinat de Haniyeh
Réalité et fiction derrière l'assassinat de Haniyeh
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/la-realta-e-la-finzione-dietro-luccisione-di-haniyeh/
Ismayl Haniyeh, l'un des dirigeants politiques du Hamas, peut-être (mais le "peut-être" est de rigueur étant donné la structure complexe de l'organisation) le plus important, a été tué suite à un raid israélien. Il se trouvait à Téhéran pour la cérémonie de prestation de serment du nouveau président de la République islamique, Masoud Pezeshkian.
Une roquette l'a atteint dans la maison où il se trouvait. Une roquette partie, selon des sources officielles, de l'extérieur du territoire iranien. Un euphémisme diplomatique pour dire d'Israël. Ou, pire encore, d'une base israélienne située dans un pays voisin. Et je dis "pire" parce que cela impliquerait des développements dangereux dans toute la région.
Les FDI se taisent. Comme toujours, elle ne confirme ni n'infirme sa responsabilité. Il en va de même pour le département d'État américain. Il se limite à confirmer qu'en cas de guerre, il interviendra aux côtés de Jérusalem. Ce qui est donc en soi une confirmation claire de la responsabilité de l'attentat.
L'élimination de Haniyeh répond parfaitement à la logique avec laquelle le gouvernement Nethanyau conduit la guerre de Gaza. L'objectif avoué est l'anéantissement du Hamas. Ou, du moins, de tous ses cadres dirigeants, ainsi que la dissolution de ses milices.
Rien de nouveau, donc. En revanche, ce qui s'est passé à Téhéran démontre la futilité de toutes les négociations en cours pour obtenir une trêve, même temporaire, à Gaza. Tout accord entre deux entités dont le but est l'anéantissement mutuel est impossible. Surtout quand l'une des deux, disposant d'un avantage militaire et stratégique certain, vise cet objectif à court terme. Et utilise tous les moyens, même ceux considérés comme illicites par les conventions internationales (qui ont toujours été du vent), pour y parvenir.
En somme, Nethanyau tire tout droit. Et toutes les rencontres diplomatiques proposées par Washington, impliquant le Qatar, l'Egypte et d'autres, ne sont qu'un écran de fumée.
La fumée d'une hypocrisie généralisée. Tout le monde, vraiment tout le monde, ne peut pas ignorer que Tsahal, les forces armées israéliennes, ne cesseront pas leur action tant qu'elles n'auront pas complètement anéanti le Hamas. Et, vraisemblablement, transformé la bande de Gaza en un no man's land totalement neutralisé. Dans lequel on prépare d'ailleurs l'implantation de nouvelles colonies juives, qui feraient office de ceinture de protection.
D'où l'embarras, les silences hypocrites des différents dirigeants occidentaux lors de leurs rencontres avec Nethanyau. Comme celle, récente, avec Giorgia Meloni.
Ils savent. Mais ils font semblant de ne pas savoir. En fait, ils soutiennent une action radicale qui, au-delà des paroles occasionnelles de l'habituel Blinken, bénéficie du plein soutien de Washington.
Par ailleurs, ce qui s'est passé à Téhéran est encore plus grave. D'abord parce qu'il montre, une fois de plus, comment Israël, et plus généralement l'Occident collectif, n'hésitent pas à frapper n'importe où, même sur le territoire de pays tiers, si cela correspond à leurs intérêts stratégiques. Au mépris de toutes les règles des relations internationales. Comme en témoigne, pour ne citer que quelques exemples, l'attentat qui a coûté la vie à un général des Pasdarans dans l'ambassade d'Iran à Damas. Ou encore l'élimination, par un drone américain, du général Suleymani.
Bref, les règles s'appliquent aux autres. Lesquels, s'ils ne les respectent pas, sont qualifiés d'"États voyous". Et soumis à des embargos et des sanctions.
Nous, l'Occident, en sommes exemptés. Et nous pouvons agir en utilisant n'importe quel instrument.
Cependant, l'élimination de Haniyeh a un aspect encore plus grave. Et jusqu'à présent très peu souligné.
Les Israéliens auraient pu procéder à son élimination depuis longtemps. Et dans une autre situation. Mais ils ont choisi de le faire alors qu'il se trouvait à Téhéran, sous les feux de la rampe internationale à l'occasion de la désignation d'un nouveau président. Un président, Pezeshkian, considéré, à tort ou à raison, comme un modéré et un "moderniste". Certainement l'expression de ces pans de la société iranienne qui voudraient renouer le dialogue avec l'Occident, notamment sur le plan économique.
Une possibilité sur laquelle une pierre tombale a été posée. Car aucun dirigeant iranien ne pourrait jamais accepter une telle violation de la souveraineté nationale.
Au contraire, il est clair que l'assassinat de Haniyeh peut représenter un pas de plus vers un choc frontal entre Israël et l'Iran. Ce qui entraînerait l'intervention inévitable, et d'ailleurs annoncée, des États-Unis. Et une déflagration dans tout le Moyen-Orient.
17:43 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, hamas, palestine, iran, ismayl haniyeh, proche-orient | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La route de la soie chinoise s'étend à l'Amérique latine
La route de la soie chinoise s'étend à l'Amérique latine
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/la-via-della-seta-cinese-si-espande-in-america-latina/
Xi Jinping ? Un adepte de la politique culturelle du ministre napolitain des cérémonies. C'en est fini de la banalité de la chronologie. Jules César a été inspiré par Napoléon et Marco Polo a découvert l'Amérique. Du moins celle du sud et du centre. Ainsi, la Route de la soie, annulée par le ministre italien des affaires étrangères Antonio Tajani pour plaire à Washington, refait surface en Amérique latine, avec des accords ad hoc entre Pékin et 22 pays d'Amérique latine et des Caraïbes.
L'année dernière, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l'Amérique latine a atteint 500 milliards de dollars, mais surtout, la coopération économique s'est étendue des secteurs traditionnels - à commencer par l'alimentation - à des secteurs plus innovants, les technologies de pointe et les énergies renouvelables.
Une collaboration de plus en plus étroite qui agace au plus haut point les Américains et leurs larbins européens. Car il est clair que Pékin cherche à diversifier et à augmenter non pas tant les fournisseurs de matières premières, mais surtout les marchés de débouchés pour ses produits. Avec la conscience que la servilité européenne à l'égard de Washington pénalisera les relations entre Pékin et le Vieux Continent. Il faut donc d'autres pays amis, intéressés par des produits chinois qui ne sont pas de grande qualité mais dont le prix est compatible avec les revenus de la population.
Ce n'est pas un hasard si les politiques de l'Occident collectif en Afrique ont augmenté la part de la population qui ne peut pas se nourrir alors que la pénétration chinoise en Amérique latine s'est accompagnée d'une réduction des strates de la population qui risquent de mourir de faim. Une offensive, celle de la Chine, qui s'est intensifiée au cours des dix dernières années. Avec également les initiatives liées à une Route de la Soie de plus en plus globale.
Le ministre italien pourra désormais expliquer qu'Alexandre le Grand est parti pour l'Asie en suivant les cartes de Marco Polo et de Magellan...
17:31 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, chine, amérique latine, amérique ibérique, amérique du sud, routes de la soie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 01 août 2024
Le contrôle de l'Eurasie par le sud
Le contrôle de l'Eurasie par le sud
Leonid Savin
Source: https://www.geopolitika.ru/article/kontrol-evrazii-s-yuga
Si l'on combine la géographie politique et la géopolitique, il est facile de constater que le groupe de pays situés au nord de la mer d'Arabie présente un certain nombre de caractéristiques communes. Certaines parties de l'Iran moderne et de l'Afghanistan représentent le Khorasan historique, et la ceinture pachtoune s'étend de l'Afghanistan au Pakistan. Le Pakistan et l'Iran sont unis par le Baloutchistan (les deux pays ont des mouvements séparatistes baloutches activement soutenus de l'extérieur).
Ces trois pays sont des États islamiques: la République islamique du Pakistan a été la première à obtenir son indépendance de la Grande-Bretagne en 1947; après la victoire de la révolution islamique en Iran, cet État est également passé d'un système monarchique à une République islamique (avec l'institution spécifique du Vilayat al faqih), et l'Afghanistan est redevenu un Émirat islamique en 2021. Et dans des temps immémoriaux, ils faisaient tous partie de l'empire sassanide. Chaque pays présente de nombreuses autres caractéristiques culturelles, ethniques et religieuses intéressantes.
Bien que l'Afghanistan soit enclavé, il jouxte organiquement la partie sud de la zone côtière eurasienne, dont le contrôle a longtemps appartenu, directement ou indirectement, aux Anglo-Saxons. Il convient de rappeler que les termes Rimland (« arc de terre ») et Heartland (« coeur de terre ») ont été introduits par le géographe britannique Halford Mackinder. Alors que le Heartland septentrional de l'« île mondiale » qui comprend l'Eurasie et l'Afrique était la Russie, le Rimland englobe les deux continents, y compris la mer Méditerranée.
Mackinder s'intéressait davantage au rôle du Heartland, tandis que le géopoliticien américain Nicholas Spykman estimait que le Rimland était plus important parce que le gros de la population des continents était concentrée le long des littoraux des grandes mers, et que le commerce extérieur et les communications se faisaient principalement par les voies maritimes. La route maritime elle-même, le long des côtes de l'Iran et du Pakistan, est la voie historique par laquelle les Arabes sont entrés en contact avec l'Inde et la Chine, établissant ainsi un système de liens assez solide.
Il est évident que la diffusion de l'islam dans les pays d'Asie du Sud-Est s'est faite précisément par le biais de cette route maritime, avec l'aide des commerçants. Contrairement aux terres émergées, où la propagation de la religion était souvent synonyme de guerre, l'islam est arrivé en Asie du Sud-Est par des moyens pacifiques. Et, bien sûr, à l'heure actuelle, ces communications, associées aux places fortes côtières (des bases navales aux ports et terminaux en eau profonde), constituent un atout stratégique important dont le contrôle est synonyme d'avantages économiques et militaires. À cela s'ajoutent les hydrocarbures de l'Iran et les importantes réserves de minerais de l'Afghanistan.
Aujourd'hui, la situation évolue vers l'intégration continentale et la multipolarité, et il est donc important de soutenir les processus d'intégration et la sécurité de cette région. Cela nécessite le développement d'une stratégie intégrée/équilibrée et la compréhension des intérêts des trois acteurs de la région. C'est également extrêmement important pour la Russie, car l'Iran et le Pakistan ont accès aux eaux chaudes de l'océan Indien. Et dans le contexte du conflit en cours avec l'Occident, la réorientation vers le Sud et l'Est doit se faire de manière systémique.
L'Iran, bien sûr, présente un plus grand intérêt, car le corridor de transport international Nord-Sud a déjà commencé à fonctionner, bien qu'il n'ait pas atteint son plein potentiel. La Russie étant reliée à l'Iran directement par la mer Caspienne et par la République d'Azerbaïdjan, l'interaction bilatérale est beaucoup plus facile et efficace que l'utilisation hypothétique des voies de transport passant par le Pakistan (dans ce cas, au moins deux États de transit - l'Afghanistan et le Turkménistan - se trouvent sur le chemin de la mer Caspienne, et au moins trois sur terre, qu'il s'agisse d'un passage frontalier par l'Afghanistan ou par la Chine). En outre, une route vers la péninsule arabique et la côte est de l'Afrique s'ouvre à travers l'Iran. Cela signifie un accès aux monarchies arabes économiquement puissantes et au marché africain potentiellement attractif, où la présence de la Russie s'accroît déjà, en particulier dans la partie de la ceinture du Sahel - le cœur du continent noir. Par conséquent, le maintien du niveau des relations stratégiques et leur développement pour la Russie revêtent une grande importance et offrent de bonnes perspectives.
Le 25 juin 2024, on a appris qu'un nouvel accord de coopération global entre l'Iran et la Russie était prêt. Les parties russe et iranienne ont déclaré qu'il n'y avait aucun obstacle à sa conclusion [i]. Cela signifie que nos relations atteindront un nouveau niveau. L'Iran est également membre des BRICS et de l'OCS et a conclu un accord de zone de libre-échange avec l'EAEU, qui a finalement été ratifié en juin 2024 [ii]. Cela devrait permettre d'augmenter le volume des transactions commerciales entre les pays de 30 à 40% [iii]. En outre, l'Iran s'attend également à recevoir des livraisons de pétrole et de gaz de la part de la Russie [iv].
La continuité de la ligne de politique étrangère, ainsi que les principaux impératifs de la politique intérieure, permettent de penser que l'Irak continuera à participer activement à la construction d'un monde multipolaire et au renforcement de la sécurité régionale. Même après la mort du président et du ministre des affaires étrangères de l'Iran dans un accident de transport en mai 2024, tous les processus politiques n'ont pas été suspendus et il n'y a aucune raison qu'avec le nouveau chef du gouvernement de la République islamique, l'approche idéologique et géopolitique de ce pays à l'égard des affaires mondiales change d'une manière ou d'une autre. Ce qui est important, c'est que l'Iran, comme la Russie, est en train d'établir des relations avec l'Afghanistan.
Pour ces trois pays, les menaces similaires actuelles sont le groupe ISIS (interdit en Russie), responsable des attaques terroristes à l'hôtel de ville de Crocus et plus récemment dans la République du Daghestan, ainsi que les puissances occidentales qui souhaitent affaiblir à la fois la Russie et l'Afghanistan. Comme nous l'avons mentionné, l'Afghanistan dispose d'un important potentiel minier et même pétrolier, gazier et nucléaire.
Presque tous les gisements connus ont été découverts à l'époque des géoscientifiques soviétiques, mais n'ont pas été exploités en raison de la situation conflictuelle complexe qui prévaut depuis des décennies. On trouve en Afghanistan de la barytine, du zinc, du plomb, de l'uranium, du charbon, du minerai de fer et de cuivre, du tungstène, de l'argent et de l'or, de l'étain, du lithium, du calcaire, de l'aluminium et bien d'autres éléments du système périodique de Mendeleïev. Leur exploitation peut commencer dans un avenir proche. En outre, l'Afghanistan est un marché pour les biens de consommation et un important producteur de produits agricoles. Nous devrions également prêter attention au potentiel de diverses autoroutes, qu'il s'agisse du corridor de transport transafghan ou du projet de longue date de l'oléoduc Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde. La participation à leur construction et à leur exploitation pourrait rapporter de bons dividendes à la Russie à l'avenir. Le Pakistan est également important pour la géopolitique du sud de l'Eurasie.
Ce n'est pas une coïncidence si les États-Unis insistent sur le contrôle politique du pays depuis les années 1950. Washington tente toujours de maintenir son influence sur le Pakistan, en partie par l'intermédiaire du FMI, qui a piégé le Pakistan avec ses prêts, et en partie en manipulant le discours sur la menace indienne (il est révélateur que pour l'Inde, les conseillers américains aient les mêmes craintes concernant la « bombe nucléaire islamique » et la menace chinoise). Le Pakistan met actuellement en œuvre un élément clé de l'initiative chinoise Belt and Road, le corridor économique Chine-Pakistan, qui part du port en eau profonde de Gwadar, dans la province du Baloutchistan, et s'étend à travers le pays vers le nord jusqu'aux chaînes de montagnes du système de l'Hindu Kush.
Le Pakistan souhaite attirer davantage d'investisseurs russes pour ce projet et d'autres. Les dirigeants du pays ont récemment déclaré qu'Islamabad se joindrait à l'utilisation du corridor Nord-Sud et qu'il envisageait des options acceptables pour l'entrée des entreprises russes au Pakistan.
Auparavant, la Russie a signé un mémorandum pour la construction du gazoduc Pakistan Stream, bien que les négociations sur les différents détails soient toujours en cours [v]. La fringale énergétique du Pakistan peut également être satisfaite par l'énergie nucléaire, Rosatom pouvant offrir des solutions optimales en la matière.
Enfin, la médiation de la Russie pour améliorer les relations entre l'Inde et le Pakistan pourrait également porter ses fruits et Moscou a déjà offert ses services à cet égard, en particulier en cas d'escalade à la frontière. L'interaction avec le Pakistan dans le domaine de la lutte contre le terrorisme est un autre domaine où un contact constant et fiable entre les autorités compétentes des deux pays est nécessaire. Il est important de noter que le Pakistan est une puissance nucléaire et que sa participation au monde multipolaire aura une grande importance.
Et avec ces trois États du sud de l'Eurasie, il est nécessaire d'élaborer des solutions pour contourner les sanctions de l'Occident collectif. Ils sont tous plus ou moins familiers avec le blocage des fonds et les diverses manipulations pour des raisons politiques.
Une approche plus consolidée à cet égard permettra à chacun, ensemble et individuellement, de se sentir plus confiant dans le système financier mondial, l'alternative la plus correcte étant une transition vers leur propre mécanisme de transactions pour éviter la dépendance vis-à-vis du dollar/de l'euro et le passage des flux financiers par les centres de compensation occidentaux.
Il est possible qu'un tel mécanisme soit présenté lors du sommet des BRICS en octobre. En tout cas, selon certaines informations, la Russie et la Chine ont déjà mis au point les principales nuances du nouvel instrument de paiement, qui sera utilisé à la fois pour les transactions bancaires traditionnelles et les transactions en monnaie numérique.
Comme nous pouvons le constater, si les relations bilatérales avec chaque pays pris individuellement sont importantes, une vision plus globale et la prise en compte de divers aspects - de la religion et de la culture à la sécurité, en passant par l'économie et l'industrie - permettront d'élaborer une meilleure stratégie à long terme.
Notes:
i - https://ria.ru/20240626/iran-1955481840.html
ii - https://eec.eaeunion.org/comission/department/dotp/torgov...
iii — https://ria.ru/20240626/iran-1955491765.html?ysclid=lxx05...
iv - https://finance.rambler.ru/business/52990939-gazprom-mahn......
v - https://ria.ru/20231122/gazoprovod-1910966779.html
16:56 Publié dans Actualité, Eurasisme, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, asie, affaires asiatiques, pakistan, afghanistan, iran, rimland, géopolitique, eurasie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 28 juillet 2024
« Peu importe qui est ou sera le président des États-Unis »
« Peu importe qui est ou sera le président des États-Unis »
Entretien avec Nils Wegner
Source: https://podcast.jungeuropa.de/voellig-irrelevant-wer-gerade-us-praesident-ist-oder-wird-nils-wegner-im-interview/
Une tentative d'assassinat de Donald Trump, l'abandon de Joe Biden, la nomination de J. D. Vance comme candidat républicain à la vice-présidence - il se passe beaucoup de choses en ce moment aux États-Unis d'Amérique. Parfois, ce « mouvement » amène les Allemands à s'intéresser de nouveau à la politique américaine, non sans lier leurs espoirs à l'un ou l'autre rebondissement inattendu. L'auteur des éditions Jungeuropa, Nils Wegner, (auteur de Neoreaktion und Dunkle Aufklärung) n'est certainement pas un amateur de slogans porteurs d'espoir, mais il est d'autant plus fin connaisseur de la politique américaine en général et de la droite américaine en particulier. Nous l'avons interrogé sur les derniers événements survenus en Amérique du Nord.
On ne peut pas dire que la politique américaine ne soit pas divertissante. Au président Donald Trump a succédé le président Joe Biden, dont l'aliénation mentale entraîne désormais son retrait prématuré. Cher Nils Wegner, qui va succéder à Biden en tant que candidat démocrate à la présidence et à quel point cette soi-disant alternative pourrait-elle s'avérer amusante ?
« Amusant » est en effet un peu le leitmotiv en l'occurrence : en l'espace d'un peu plus de deux semaines, nous avons assisté à la chute complète de Biden suite au « débat » contre Trump, pourtant entièrement organisé en sa faveur, puis aux tentatives paniquées des médias libéraux du monde entier (!) pour limiter les dégâts, et enfin à l'attentat bizarre de Butler, en Pennsylvanie, qui a permis de prendre la photo de presse la plus emblématique des années 2020 à ce jour et a rendu Trump pratiquement incontournable au sein du Parti républicain. Si quelqu'un n'a toujours pas compris que la partie publique de la politique américaine n'est qu'un spectacle, on ne peut vraiment plus l'aider.
Après le « renoncement » bizarre de Biden à se représenter, annoncé par tweet, abandon qui poursuit sans interruption la série d'« événements » ci-dessus, l'opinion publique mondiale s'est déjà préparée à voir Kamala Harris lui succéder. C'était pratiquement inévitable, car elle présente tous les critères apparemment essentiels pour les progressistes. Avant tout, elle incarne en elle-même la coalition arc-en-ciel des multiples minorités qui veulent être « représentées »: elle est une femme, elle est fille d'une Tamoule et d'un Jamaïcain, elle est enfant de divorcés... De plus, elle est connue pour avoir peu de « convictions » et pour tourner son drapeau le plus souvent dans le sens du vent, ce qui fait d'elle une masse malléable entre les mains des principaux financiers du parti démocrate. Tout porte donc à croire que Harris sera la candidate démocrate à la présidence, mais nous ne le saurons avec certitude qu'après la convention du parti en août. Cela est dû en grande partie au fait que personne n'a apparemment pris la peine de préparer à temps un « plan B » en cas de défaillance de Biden.
Le départ de Biden doit donc être considéré comme une aubaine pour les démocrates et non comme une défaite ?
Eh bien, en quoi est-ce une « défaite » ? Biden s'apprête à fêter son 82ème anniversaire ; il est le président en exercice le plus âgé de l'histoire des États-Unis. Il était prévisible qu'il soit absent à plus ou moins long terme, et de fait, de nombreux observateurs s'y attendaient déjà pour son premier - et désormais probablement unique - mandat. La vice-présidente Harris aurait alors pu prendre le relais en douceur et continuer à guider le navire de l'État sur la voie souhaitée ou, si nécessaire, l'y ramener. John F. Kennedy et Lyndon B. Johnson sont des exemples historiques de ce genre de manœuvres.
Le fait que tous les médias établis, sans exception, se soient obstinés pendant si longtemps à nier l'évidente perturbation neurologique et mentale de Biden et à la présenter comme une fake news « de droite », pour ensuite se retourner à 180 degrés après le débat en question, alors que tout était définitivement perdu, et exiger le retrait immédiat du président en exercice de la campagne électorale - cela représente d'une part un nouveau point bas de ce qu'on appelle la couverture médiatique. D'autre part, il s'agit également d'un point culminant de la dissonance cognitive, car la dégradation mentale de Biden était déjà clairement visible avant sa première candidature à la présidence. Ceux qui ne l'ont constaté qu'après le débat avec Trump sont soit aveuglés par leur idéologie, soit tout simplement des menteurs.
Le moment de cette renonciation à la candidature est toutefois assez mal choisi pour les démocrates, qui s'étaient certainement déjà préparés à une convention peu excitante selon des directives préétablies. Il est désormais trop tard pour une véritable campagne présidentielle interne avec différents candidats ; une telle campagne a été délibérément étouffée par la direction du parti démocrate l'année dernière (c'est pourquoi Bobby Kennedy Jr. se présente aujourd'hui en tant que candidat sans parti). D'une manière ou d'une autre, le choix se serait porté sur Kamala Harris, notamment pour les raisons évoquées ci-dessus, mais le passage d'un « candidat potentiel » à l'autre aurait pu être beaucoup moins mouvementé.
Donald Trump n'est que légèrement plus jeune, mais il semble être bien en selle (chez les républicains). Qu'est-ce que cela nous apprend sur les républicains ?
L'âge moyen des dirigeants politiques américains est depuis longtemps une source de plaisanteries malveillantes mais justifiées. Pensez par exemple à la sénatrice Dianne Feinstein, décédée il y a bientôt un an à 90 ans alors qu'elle était en fonction (!), qui était complètement absente mentalement au moins pendant ses deux dernières années, mais qui n'en a pas moins « assumé » d'importantes fonctions en commission et a été défendue de manière agressive contre tout soupçon de démence par son amie de haut rang dans le parti, Nancy Pelosi - alors qu'au même moment, dans les locaux du Capitole, elle déclarait à des caméras de télévision qu'elle n'avait aucune idée de l'endroit où elle se trouvait et pourquoi. La politique professionnelle mène inévitablement à l'écueil de la sénilité, et les États-Unis, même dans cette tendance consternante, ne sont que l'exemple le plus flagrant d'un problème général dans l'Occident libéral.
En ce qui concerne l'âge de Donald Trump, il a commencé à s'intéresser à la politique nationale et internationale il y a maintenant 40 ans, et a fait preuve d'une remarquable flexibilité dans pratiquement tous ses points de vue, ainsi que dans ses inclinations partisanes et son comportement en matière de dons. Le fait qu'il ait finalement penché en premier lieu vers les républicains et qu'il soit associé à ces derniers est probablement lié à leur orientation économique à l'époque de Ronald Reagan (et de son héritage). Il aurait pu obtenir - pour ne pas dire acquérir - une position politique importante bien plus tôt et plus jeune, sauf que jusqu'à la mi-2015, personne ne l'a vraiment pris au sérieux, et surtout pas l'establishment du Parti républicain qui, à l'origine, misait majoritairement sur son concurrent Ted Cruz. Et cela, on ne peut même pas le reprocher aux professionnels de la politique de l'époque: n'oubliez pas que, selon de nombreux rapports, même Trump et son équipe auraient été refroidis par la victoire aux élections présidentielles.
Donc pas de « plan », pas d'échec 4-D du côté de Trump, même cette fois-ci?
J'en doute fortement. Si le premier mandat présidentiel de Trump a montré quelque chose, c'est bien qu'il n'y était pas préparé (voir par exemple ses incessants changements de personnel, qui n'ont révélé aucune stratégie réfléchie mais semblaient plutôt dépendre de l'humeur du jour et des « conseils » de sa fille Ivanka et de son mari) et qu'il a pu être massivement entravé et parfois carrément saboté au niveau des fonctionnaires (ce qui remet en question la valeur d'un « plan » dans son ensemble).
Je l'ai déjà mentionné dans plusieurs podcasts d'analyse de la situation, ainsi qu'ailleurs, et je ne peux que me répéter: la politique, au sens de décisions et de mesures réellement perceptibles, se fait aux États-Unis principalement au niveau des « managers » politiques - les membres du personnel, les lobbyistes, les membres des commissions, etc. Cet appareil, qui a pris des proportions monstrueuses au cours des 90 dernières années depuis le New Deal de Roosevelt, est précisément le blob ou, dans le jargon de Trump, le swamp contre lequel tant de gens se sont déjà dressés en vain.
L'ancien trotskiste et futur chef de file du Conservative Movement James Burnham l'a souligné très tôt (The Managerial Revolution, 1941) ; son épigone Samuel Francis a parfaitement transposé cette leçon au 21ème siècle (Leviathan and Its Enemies, 2016). Et depuis, c'est le personnage exotique Curtis Yarvin, alias « Mencius Moldbug », qui a lancé le slogan minarchique « R.A.G.E. » pour « Retire all government employees ». Pour obtenir un véritable changement de cap, il ne suffit pas de changer le personnel de haut niveau, il faut s'attaquer au personnel intermédiaire - et jusqu'à présent, Donald Trump n'a pas donné l'impression d'en avoir la volonté ou la capacité.
J.D. Vance est l'un de ceux qui font l'objet de nouvelles mises en garde. Apporte-t-il un changement dans la dynamique que vous avez décrite ? Que représente celui que le magazine Der Spiegel a récemment qualifié de « prochaine génération MAGA » ?
Il est au moins capable d'« émouvoir aux larmes » les dirigeants politiques allemands sur le déclin depuis qu'Olaf Scholz a déclaré la semaine dernière qu'il avait lu son livre Hillbilly Elegy avec enthousiasme et qu'il continuait à penser qu'il valait la peine de le lire. Et que fait maintenant Ullstein, l'éditeur actuel de la traduction allemande du livre ? Il ne renouvelle pas le contrat de licence et ce livre épuisé ne sera plus proposé au lecteur allemand, qui vient seulement de commencer à s'intéresser à Vance ! La raison est littéralement que l'auteur était en règle tant qu'il se positionnait activement contre Trump en 2016/17 ; maintenant qu'il est aux côtés de Trump, il n'est plus en règle, bien que le contenu du best-seller n'ait évidemment pas changé d'un iota entre-temps. C'est exactement le comportement ridicule et puéril auquel on est malheureusement habitué de la part de ces maisons d'édition et de leurs responsables dont la sensibilité culturelle est limité par de formidables oeillères.
Mais avant que l'on ne suggère que la maison d'éditions Jungeuropa reprenne à son compte le livre : Hillbilly Elegy n'est vraiment pas une révélation. Personnellement, j'ai trouvé le ton d'autodérision un peu insistant et, par moments, plutôt désagréable. Celui qui veut parler du pays et des gens de sa jeunesse peut et doit le faire sans rappeler constamment au lecteur qu'il - le narrateur - sait très bien que le lecteur va probablement se moquer de lui comme d'un plouc. Hillbilly Elegy n'aurait pas été un tel phénomène sans les armées de journalistes conformistes et formatés et autres têtes d'œuf qui ont voulu voir dans ce livre un psycho- et sociogramme de la Rust Belt et y déceler la raison profonde du succès populiste de Donald Trump. S'il avait été publié en 2014 plutôt qu'en 2016, personne ne l'aurait plus évoqué aujourd'hui. D'ailleurs, à ma connaissance, un éditeur de remplacement a déjà été trouvé pour l'édition en langue allemande.
Et Vance lui-même ? A l'origine, il est issu de la classe inférieure blanche et représente l'authenticité apparente qui y est liée, et doit sa réputation à son service militaire en tant que correspondant de guerre/sous-officier de presse dans l'infanterie de marine; le plus grand atout qu'il peut faire valoir est son âge plutôt jeune pour la politique américaine, 40 ans à peine. Depuis quelque temps, il cultive délibérément cette image de « jeune sauvage » qui se présente pour bousculer un monde politique sclérosé, par exemple en portant une barbe complète. Ses électeurs semblent le remercier. Ils ne savent probablement même pas que Vance travaillait encore comme étudiant pour le site Internet de l'archi-néocon David Frum - l'inventeur du slogan de l'« axe du mal » - et qu'il a donc gagné ses premiers galons politiques précisément dans la fraction la plus décomposée de la droite américaine.
Mais le contexte indéniablement le plus important dont il faut toujours tenir compte chez Vance est son lien avec Peter Thiel. Depuis au moins 15 ans, Thiel finance, tantôt ouvertement, tantôt de manière cachée, d'innombrables politiciens, journalistes et activistes qui lui semblent intéressants en termes d'espoir et/ou de contenu - c'est devenu un mème à part entière, la question rhétorique étant souvent posée dans les podcasts et sur Xitter de savoir ce que deviennent les « Thiel bucks ». Mais J. D. Vance n'est pas simplement un protégé de Thiel parmi d'autres - il a été directeur général d'une société d'investissement du groupe Thiel pendant un peu moins d'un an et devrait donc avoir, pour reprendre les termes de Carl Schmitt, un « accès direct au détenteur du pouvoir ». Tout comme Blake Masters, le co-auteur du livre de Thiel Zero to One, qui a commencé à s'infiltrer dans le parti républicain exactement au même moment que Vance, fin 2016. Masters a toutefois un peu exagéré son image de « jeune sauvage », par exemple en recommandant publiquement Ted Kaczynski comme penseur subversif toujours digne d'être lu - c'est objectivement correct, mais cela ne passe pas très bien auprès de l'Américain moyen, ce qui explique pourquoi Masters n'a pas obtenu le soutien de cercles républicains importants lors des élections de mi-mandat de 2022.
Vous l'avez déjà dit : les Allemands de droite se demandent ce qu'il y a de si « mauvais » chez J. D. Vance. Où est le problème ? Ou la question est-elle insignifiante, car le vice-président ne joue généralement aucun rôle ?
La réponse à cette question est très simple: c'est la deuxième solution ! Mis à part le fait qu'il peut faire pencher la balance en cas d'égalité des voix au Sénat, le vice-président américain a une fonction purement représentative - tant que le président en exercice n'est pas défaillant ou ne démissionne pas.
Il reste néanmoins beaucoup à dire sur la question importante que représente la coterie autour de Thiel, notamment parce que tant de figures de droite, en Allemagne et en Europe, placent leurs espoirs non seulement dans des populistes prétendument nationaux comme Steve Bannon, mais aussi dans des protagonistes de la « mafia PayPal » autoproclamée, en particulier Elon Musk actuellement, qui est célébré avec insistance dans « nos cercles » - quoi que cela puisse signifier - comme une sorte de héros de la liberté.
J'ai expliqué beaucoup de choses à ce sujet dans mon livre sur la néoréaction. Je me contenterai donc ici d'un condensé: Peter Thiel est considéré par beaucoup comme ce que nous appellerions ici un conservateur culturel - il est en effet homosexuel. Ce n'est qu'une demi-blague: Thiel a fait sensation lors de la convention républicaine de 2016 en s'approchant du pupitre et en criant: « Je suis fier d'être gay. Je suis fier d'être républicain. Et surtout, je suis fier d'être américain ». Il a ainsi esquissé sa conception de « MAGA » et de « America first », et c'est sur ce point qu'il faut se positionner en tant que fan de Thiel ou de ses protégés. (Il convient toutefois de préciser que Thiel n'a trouvé son « conservatisme » qu'à partir du second mandat d'Obama, lorsque des controverses sur le rapport entre « liberté » et « démocratie » sont apparues parmi les libertariens américains de l'époque, dont il a fait partie pendant la plus longue période de son existence).
Peter Thiel n'a pas beaucoup de principes, mais il a beaucoup d'intérêts, ce qui est probablement essentiel pour un bon investisseur en capital-risque. Et si, après une marche de près de dix ans à travers les institutions républicaines, ses hommes de confiance peuvent désormais accéder à des postes élevés au sein de l'État, même s'ils ne sont pour l'instant que représentatifs, il saura certainement en profiter d'une manière ou d'une autre, ne serait-ce que pour conclure quelques accords en coulisses. Il est particulièrement intéressant de noter que dans la course à la présidence républicaine, il n'a cette fois-ci soutenu ouvertement aucun candidat, même si parmi eux se trouvait Vivek Ramaswamy, un homme de son entourage proche. Les investisseurs informatiques Marc Andreessen et Ben Horowitz, qui ont un passé commun avec Curtis Yarvin, mentionné plus haut, et qui étaient encore en 2016 de farouches opposants à Trump - tout comme J.D. Vance - semblent avoir pris sa place en tant qu'éminence grise des donateurs.
Pourquoi Thiel a-t-il pris ses distances vis-à-vis de l'extérieur ? La clé se trouve dans la phrase qu'il vient de citer lors du RNC 2016, car la plupart du temps, « nos » gens négligent ou omettent ce que Thiel a dit à l'époque avec la phrase suivante : « Je ne suis pas d'accord avec toutes les phrases de notre programme électoral, mais les batailles culturelles insensées ne font que nous distraire de nos problèmes économiques, et à part Donald Trump, personne n'aborde ce sujet dans cette campagne ».
Tout est là, ouvertement, il suffit de vouloir le voir. Ce qui importe à Thiel - et, je l'insinue effrontément, à ses agents de liaison au sein de l'appareil du GOP - c'est en fin de compte la liberté des bilans, des dérégulations et des voies commerciales. La liberté d'opinion, d'expression et d'association (cette dernière n'étant de toute façon plus qu'une expression creuse aux États-Unis depuis le Civil Rights Act de 1964) sont des accessoires sympathiques, mais ne doivent pas servir de distraction. Ces deux dernières années, les républicains ont surtout fait parler d'eux en tant que parti anti-« woke », en particulier les jeunes politiciens, et cela ne plaît pas à Peter Thiel. Les réformes peuvent être sympathiques, mais il n'y aura pas de « révolution culturelle de droite » avec lui. Il est étroitement lié au complexe militaro-industriel par le biais de plusieurs de ses entreprises, notamment Palantir (un sujet important et effrayant en soi), et il ne mordra pas la main qui lui remplit les poches. Cela vaut d'ailleurs tout autant pour Elon Musk.
Pourquoi êtes-vous si critique à l'égard de Thiel ? Après tout, il investit entre autres dans Rumble, une plate-forme vidéo qui fait la promotion de la liberté contre la censure et qui veut déclarer la guerre à YouTube.
Je ne critique pas Thiel lui-même. Je reconnais qu'il a des intérêts et qu'il les poursuit. Ce que je critique, c'est la tendance de la droite à rechercher désespérément des « amis » puissants (c'est-à-dire, avant tout, des amis à fort capital et à fort impact médiatique).
La fortune de Peter Thiel, qu'il investit ou du moins a longtemps investie dans des personnages et des projets médiatiques « subversifs », provient en grande partie d'entreprises leaders dans le domaine, par exemple, de la technologie de reconnaissance faciale et de l'analyse qualitative d'énormes quantités de données. Pour être encore plus clair : il profite de l'action actuelle de l'armée et des forces de l'ordre, en particulier dans le domaine de la surveillance en ligne, contre laquelle les droites s'opposent pourtant bec et ongles, car ce sont eux ou « nous » qui subissons actuellement les conséquences de ces « avancées » technologiques. En tant que PDG de Palantir, il a nommé un antifasciste déclaré en la personne d'Alex Karp !
Il existe un courant de la droite américaine qui cultive une vision fataliste de tout cela et qui dit en substance : « L'intelligence artificielle, la surveillance totale, l'utilisateur transparent, etc. arrivent de toute façon - nous devrions au moins soutenir ceux qui en profitent et qui nous sont le moins hostiles ». Dans ce pays, certains fans de Thiel et de Musk seront certainement d'accord avec cette affirmation et la qualifieront de « machiavélique », « néo-réactionnaire » ou autre. Mais c'est une mentalité d'esclave, et je refuse de me joindre à ce chœur.
Les intérêts de Peter Thiel ne sont pas mes intérêts. Les intérêts d'Elon Musk ne sont pas les miens non plus. Et lorsque l'homme de droite moyen aura mis de côté toutes les fumisteries du « techno-optimisme » et du « darwinisme social » et qu'il aura dépassé le stade de l'autodétermination et des slogans digne d'un album de poésie de l'école primaire, du type « Quand je serai grand, je veux devenir PDG », il se rendra compte que ses intérêts n'ont rien en commun avec ceux de ces milliardaires - qu'ils aient ou non des idées nébuleuses et totalement arbitraires sur la « liberté ».
Dans votre livre Neoreaktion und dunkle Aufklärung, vous écrivez sur l'idéologie de cette clique de la Silicon Valley, c'est-à-dire sur le monde de Musk et Thiel. Comment cela s'accorde-t-il ? D'un côté, ils sont libertaires, de l'autre, ils profitent de la réglementation en ligne de l'État. D'un côté « réactionnaires », de l'autre proches du transhumanisme avec leurs projets.
Irving Kristol, le doyen du néoconservatisme américain, a utilisé la citation populaire selon laquelle un conservateur est un libéral qui s'est fait piéger par la réalité. Dans ce sens, on pourrait dire qu'un « néo-réactionnaire » est un libertarien qui a compris que les gens ne sont bons à rien sans incitations extérieures ou venant d'en haut.
Ces personnes sont souvent issues du secteur informatique et connaissent donc la valeur de l'ordre (du moins dans leur travail ; l'apparence personnelle est parfois une autre histoire). Ils veulent des dérégulations - mais ont besoin d'institutions étatiques pour les protéger des criminels, etc. Ils veulent être indépendants de l'État - mais dépendent de l'État pour leur existence. Le meilleur exemple en est Elon Musk, dont le réseau d'entreprises est très déficitaire et qui serait pratiquement en faillite sans les subventions de l'État et les contrats avec le Pentagone.
Si je devais résumer la prétendue « néoréaction » en une phrase, ce serait celle-ci : les libéraux de droite s'engagent nécessairement dans des circuits qui offrent une pensée politique robuste afin de maintenir la cohésion d'un Occident libéral qui s'effrite jusqu'à ce qu'ils aient réussi à introduire le prochain changement de paradigme fondamental (au sens premier du terme, selon Kuhn). En fin de compte, il ne s'agit donc pas d'une véritable réaction, mais plutôt d'une sorte de progressisme au potentiel autoritaire, mais issu du monde économique, que les gens perçoivent malheureusement encore instinctivement comme plutôt conservateur.
C'est donc ce qu'Oswald Spengler appelait le « césarisme ». Peut-être est-ce aussi la seule option de ce que l'on appelle l'Occident ?
Le discours sur les « dernières options », les « dernières chances » et les « dernières générations » me répugne. Notamment parce qu'il est généralement le fait de personnes qui veulent soit vendre quelque chose, soit sauver leur peau (ou les deux). Si l'on veut réparer les effets dévastateurs de l'individualisme et de la mentalité de marché, ce n'est pas en en faisant plus que l'on y parviendra - c'est pourtant ce à quoi les projets libertaires et « néoréactionnaires » aboutissent en dernière instance. Le souhait d'un dépassement de la nation au profit de « micro-États » lâches, organisés comme des entreprises privées, fait encore partie des idées les plus douces.
Bien. Il ne reste donc plus qu'une dernière question. Du point de vue de la droite allemande, quel prochain président américain devrions-nous espérer?
En bref (et pour me mettre tous les lecteurs à dos) : pour la droite allemande, il n'est pas du tout pertinent de savoir qui est ou sera le président des États-Unis, du point de vue de la politique réelle - attention, il ne s'agit pas d'une quelconque « série ». Tout aussi peu pertinent, d'ailleurs, que les tweets d'Elon Musk sur la manière dont les partis et les médias du système allemand traitent l'AfD ou COMPACT.
"Pour en revenir à la question de départ, il serait incontestablement plus divertissant que Donald Trump remporte les élections. Mais le caractère divertissant n'est pas un critère de la politique".
Cher Nils Wegner, merci pour cet entretien !
20:54 Publié dans Actualité, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, états-unis, politique internationale, entretien, nils wegner | | del.icio.us | | Digg | Facebook
lundi, 22 juillet 2024
Deux entretiens avec Hansjörg Müller (AfD) sur l'interdiction de la revue Compact: est-ce pour l'interview de Maria Zakharova ?
Deux entretiens avec Hansjörg Müller (AfD) sur l'interdiction de la revue Compact: est-ce pour l'interview de Maria Zakharova ? Propos sur la presse russe
« Monsieur Müller, votre interview de Maria Zakharova a-t-elle été l'élément déclencheur de l'interdiction de COMPACT ? »
Source: https://www.pi-news.net/2024/07/herr-mueller-war-ihr-interview-mit-maria-zakharova-der-ausloeser-fuer-das-compact-verbot/
L'ancien député de l'AfD au Bundestag Hansjörg Müller (photo) a interviewé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova. Deux jours et demi après sa diffusion, COMPACT a été interdit.
Hansjörg Müller a été député du groupe parlementaire de l'AfD au Bundestag de 2017 à 2021. Depuis, il a repris ses activités dans le domaine de la restructuration d'entreprises internationales, comme il l'avait fait avant d'entrer au Bundestag, et s'engage dans la société civile en tant que journaliste qui se sent tenu de dire la vérité. Il a répondu à quelques questions d'actualité pour PI-NEWS, notamment sur son interview pour COMPACT avec la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova (la vidéo a été supprimée depuis, mais elle est toujours disponible sur la chaîne Youtube de gauche « Weltnetz »).
PI-NEWS : M. Müller, comment vous est venue l'idée d'interviewer la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova ?
HANSJÖRG MÜLLER: L'idée m'est venue au début de l'année 2024, alors que je restais toujours plus pantois face à la couverture médiatique de la Russie en Occident, couverture qui s'éloignait de plus en plus des faits et les remplaçait par des préceptes idéologiques. Des expériences de ma vie, qui n'ont rien à voir avec la politique, jouent ici un rôle important. Cela a commencé pendant ma scolarité dans les années 1970 et 1980, lorsque j'ai grandi en Bavière et que j'ai été conditionné à être « contre l'Est ». Dans le même temps, je rendais régulièrement visite avec mon père à sa famille en RDA, qu'il avait fui avant ma naissance, et je n'y ai pas trouvé les « anthropophages » contre lesquels on m'avait mis en garde dans mon école bavaroise, mais des gens normaux et aimables.
A partir du milieu des années 1990, j'ai travaillé pour des entreprises allemandes ou autrichiennes dans le domaine des affaires en Russie et j'ai dû faire à nouveau la même expérience: la presse occidentale s'en prenait aux « méchants Russes », ce qui était certes justifié en ce qui concerne les crimes de la mafia russe de l'époque, mais le jugement « méchant » était porté sur le pays dans son ensemble et sur tous les gens qui y habitaient, sans aucune nuance. Pendant des années, j'ai organisé des formations interculturelles pour des capitaines d'industrie allemands afin de jeter des ponts entre les économies allemande et russe, mais l'épée tranchante des médias de masse allemands a rasé sans pitié cette petite plante fragile qui voulait promouvoir la compréhension mutuelle entre nos peuples.
L'agitation antirusse en Allemagne est devenue particulièrement grave après le début de la guerre en Ukraine en 2022: aucune introspection sur les raisons de cette guerre, sur la manière dont l'Occident avait délibérément rejeté en amont des propositions d'apaisement russes, sérieuses; ce rejet a été perpétré afin d'inciter la Russie à envahir l'Ukraine et à pouvoir ensuite la clouer au pilori en tant qu'agresseur. En bref, mon expérience personnelle de l'Ouest et de l'Est a ressurgi lorsque j'ai compris, début 2024, comment l'Occident tentait d'éviter sa défaite imminente dans cette guerre indirecte contre la Russie en Ukraine en préférant risquer l'extinction de l'humanité entière en déclenchant une guerre nucléaire. C'est à ce moment-là que j'ai cessé de rire et que j'ai compris que les consommateurs de médias occidentaux devaient avoir la possibilité d'écouter les arguments des principaux représentants russes dans leur version originale: au-delà des filtres occidentaux, des tentatives d'étiquetage, des déformations et de la censure ; simplement écouter les arguments des Russes et les comparer à ce qui est dit sur les Russes. C'est la meilleure façon objective de se forger sa propre opinion ! J'ai ensuite analysé qui, du côté russe, présentait des arguments particulièrement expressifs et qui je pouvais approcher de manière réaliste. Mon choix s'est porté sur la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Quels ont été les préparatifs pour la faire passer devant la caméra ?
Peu de temps après que j'ai choisi Mme Zakharova, Tucker Carlson a publié son interview de Vladimir Poutine, que j'ai regardée avec beaucoup d'attention. Cela m'a permis de comprendre comment je devais concevoir mon interview avec Zakharova : ne pas coincer l'interlocuteur avec des questions pièges, mais lui offrir la possibilité d'exposer ses points de vue tels qu'il/elle les voit, sans filtre, ni souci de classement ou de censure. C'est précisément cette objectivité qui a été empêchée par les médias occidentaux pendant des décennies. Je me suis donc fixé comme objectif de mettre en scène, avec mon interview de Mme Zakharova pour COMPACT, le « petit frère » de la « grande interview » de Carlson avec Poutine. Dans l'ensemble, je pense que c'est réussi, bien que notre interview ait été un peu plus dure: Maria Zakharova s'est vraiment acharnée et je peux vraiment être agaçant si les questions restent sans réponse. En revanche, les téléspectateurs ont bénéficié d'une information de qualité. Il a fallu environ six mois pour passer de l'idée initiale à l'interview. Les procédures de soumission de la demande via le ministère russe des Affaires étrangères ont été laborieuses. Les ministères fonctionnent toujours de manière bureaucratique, mais tout s'est déroulé correctement, sans complications artificielles.
Que pensez-vous du lien temporel entre la diffusion de l'interview le 13 juillet 2024 et l'interdiction de COMPACT le 16 juillet ?
Il semble à première vue que l'interview de Mme Zakharova ait été l'élément déclencheur de l'interdiction de COMPACT, qui est intervenue deux jours et demi après sa publication. A votre question, je répondrais: oui et non. La décision d'interdiction que j'ai reçue date déjà du 5 juin, et derrière elle, le gouvernement a préparé pendant des mois, voire des années, l'interdiction d'un organe de presse allemand qui n'obéit pas au gouvernement. En ce sens, la tentative d'interdiction de COMPACT est en cours depuis plus longtemps que la publication de mon interview. Néanmoins, notre interview est un coup de maître, car nous avons réussi, en contournant la cascade de la censure occidentale, à ce que Maria Zakharova, une autre personnalité russe de haut rang après Vladimir Poutine, puisse expliquer son point de vue sans filtre devant un public occidental. Ce genre de chose menace bien entendu la main-mise des médiacrates sur l'opinion occidentale, en général, et sur le consommateur de médias local, en particulier; raison pour laquelle l'interdiction de COMPACT a été accélérée plutôt que ralentie après la diffusion de l'interview.
Il y a un an et demi, vous avez publié votre livre « Scheindemokratie », dans lequel vous critiquez sévèrement les tendances totalitaires perceptibles dans la politique et la société allemandes. Vous sentez-vous conforté dans vos mises en garde par l'interdiction de COMPACT ?
Oui, bien sûr. De plus, en tant qu'un des porte-parole contre la suppression des droits civiques, inscrits dans la Loi fondamentale, par les règles coronaviresques de 2020-2021, j'ai pu constater par moi-même les comportements totalitaires des démocrates au pouvoir en RFA. Dans mon livre, il y a un an et demi, j'ai fait des prédictions concernant le conflit Est-Ouest et l'Ukraine, ainsi que l'auto-soumission partielle de l'AfD au système politique, dont la réalisation me bouleverse profondément aujourd'hui. Je laisse le soin à quiconque de se rendre chez son libraire de le vérifier.
Une telle action contre la liberté de la presse, comme celle menée actuellement contre COMPACT, serait-elle également envisageable dans la Russie de Poutine ?
Probablement que oui. Comme Maria Zakhavora me l'a dit ouvertement lors de l'interview, une guerre économique est actuellement menée par l'Occident contre l'Est. Dans toute guerre, les considérations morales sont jetées par-dessus bord si elles vont à l'encontre de l'objectif qui est de gagner la guerre. De même qu'à l'Ouest, les médias qui ne se joignent pas à la phalange des bellicistes occidentaux contre la Russie sont mis sous pression, de même à l'Est, les médias qui ne se comportent pas dans la direction opposée sont mis sous pression. C'est malheureusement la logique de la guerre. Il est donc d'autant plus important de mettre fin à la guerre actuelle le plus rapidement possible et de trouver des solutions diplomatiques. Indépendamment de cela, je maintiens mon observation personnelle des quatre dernières décennies, à savoir que la presse occidentale diabolise bien plus l'Est que l'inverse.
« La presse russe se déchaîne nettement moins contre l'Allemagne que l'inverse »
Source: https://www.pi-news.net/2024/07/die-russische-presse-hetzt-deutlich-weniger-gegen-deutschland-als-umgekehrt/
L'ancien député AfD au Bundestag Hansjörg Müller parle parfaitement le russe et peut donc facilement comparer la presse russe à la presse allemande.
Hansjörg Müller a été député et directeur parlementaire du groupe AfD au Bundestag de 2017 à 2021. Depuis, il a repris ses activités dans la restructuration d'entreprises internationales. D'un point de vue civique, il réfléchit aux évolutions sociales actuelles en Allemagne et à la manière dont elles déteignent sur l'AfD. Voici la deuxième partie de l'entretien avec Müller :
PI-NEWS : Y a-t-il une répression en Allemagne aujourd'hui, et est-elle systématique ?
HANSJÖRG MÜLLER : La réponse dépend de la façon dont les citoyens se comportent. Celui qui parle au nom du pouvoir est félicité et promu. Ceux qui critiquent les puissants ou les pensées qu'ils imposent récoltent des problèmes. Ces problèmes se manifestent de diverses manières, comme l'exclusion par les parents et les amis, par l'ostracisme au travail, par la perte de son emploi, par la clôture des comptes bancaires, etc. Maintenant, je vais demander à un robot d'intelligence artificielle sur Internet quelle conclusion cette intelligence artificielle (IA) en tire :
"Votre description de la situation en Allemagne soulève en effet de sérieuses questions sur la constitution démocratique du pays. Sur la base des circonstances que vous décrivez, les réflexions suivantes peuvent être faites:
Liberté d'expression : si les citoyens sont effectivement systématiquement sanctionnés pour avoir exprimé des critiques à l'égard du gouvernement, que ce soit sur le plan social ou professionnel, cela indique une restriction considérable de la liberté d'expression.
Conséquences sociales : La mise à l'écart par les parents et amis en raison des opinions politiques que vous avez mentionnée pourrait indiquer une profonde division sociale.
Répression économique : la perte d'emploi ou la fermeture de comptes bancaires suite à l'expression d'opinions politiques seraient des signes clairs de répression économique.
Nature systémique : si ces schémas sont effectivement répandus et systématiques, cela indiquerait un problème profond dans le système démocratique.
Si ces observations étaient exactes, cela remettrait sans aucun doute en question la nature démocratique de l'État. Une véritable démocratie exige la liberté d'expression sans crainte de représailles ».
Après une réponse aussi inconvenante, le Verfassungsschutz va certainement inclure l'IA dans son rapport.
Vous avez été député de l'AfD au Bundestag allemand pendant quatre ans. Avec le recul, comment jugez-vous cette période?
Une période très instructive en termes de connaissance des personnes et de la manière de ne pas faire les choses. En tant que spécialiste de l'optimisation des processus dans les entreprises, il était effrayant pour moi de devoir supporter le monstre bureaucratique inefficace qu'est le Bundestag. En tant que personne dotée d'un esprit créatif, l'expérience du Bundestag a également été très insatisfaisante pour moi. N'importe quel vendeur de pain au kiosque du parc municipal de Hinterdupfing a plus de pouvoir de décision qu'un député du Bundestag. Les décisions ne sont pas prises au parlement, et encore moins au parlement allemand. Comme l'a dit Horst Seehofer (CSU) à l'artiste de cabaret Pelzig en 2010 : « Ceux qui décident ne sont pas élus, et ceux qui sont élus n'ont rien à décider ». Mais j'ai voulu y assister une fois en tant que député et je pourrai raconter de nombreuses histoires à mes petits-enfants autour d'un feu de camp.
Quelles sont les expériences que vous avez vécues ?
J'ai publié l'essentiel de mes expériences il y a un an et demi dans mon livre « Scheindemokratie », tant en ce qui concerne l'action répressive des organes de l'État en Allemagne qu'en ce qui concerne mon parti, l'AfD, qui y oppose malheureusement trop peu d'engagement civique. Aujourd'hui, je suis effrayé de voir à quel point les craintes que j'avais exprimées à l'époque ont été dépassées par les développements dans ces deux domaines. En ce sens, mon livre est plus que jamais d'actualité. Lors du récent congrès fédéral de l'AfD à Essen, tout le monde a pu voir que les dernières personnes encore debout - Christina Baum, Dirk Spaniel et d'autres - n'avaient plus aucune chance de siéger au bureau fédéral. Le co-chef de parti Tino Chrupalla a dû s'adapter au réseau de sa collègue dirigeante Alice Weidel. Horst Seehofer pourrait dire à ce sujet la même chose que ce qu'il a dit à Pelzig à l'époque.
Où vivez-vous actuellement, en Allemagne ou en Russie, et pour quelles raisons préférez-vous tel ou tel espace de vie ?
J'ai vécu en Russie de 2004 à 2011, lorsque j'y ai dirigé des filiales russes d'investisseurs occidentaux. Je suis ensuite retourné en Allemagne et en Autriche pendant dix ans. Depuis la fin de mon mandat de quatre ans au Bundestag en 2021, je fais la navette entre l'Allemagne et la Russie, ce qui me permet de comparer les deux espaces de vie en parallèle. Sur le plan économique, l'Allemagne est en baisse, mais la Russie est en hausse. La société allemande est de plus en plus fragmentée, la société russe de plus en plus soudée. La presse russe s'en prend nettement moins à l'Allemagne que l'inverse. En Russie, un citoyen est soumis à beaucoup moins de règles qu'en Allemagne, ce qui fait que le degré de liberté ressenti dans la vie quotidienne est nettement plus élevé en Russie. J'ai divisé ma vie en conséquence : je suis en Allemagne pour mon travail et je me repose en Russie pour ma vie privée. Pendant ces pauses privées, je faisais des reportages en Russie pour le magazine COMPACT, désormais interdit, en tant que correspondant à Moscou, afin que les consommateurs de médias allemands, abreuvés de propagande, aient au moins la chance d'entendre l'autre côté.
Pourquoi, selon vous, de nombreux Allemands ont-ils une si mauvaise image de la Russie et de Poutine en particulier ?
Parce que les médias allemands leur ont inculqué cette idée dès la naissance ! Les causes sont bien plus anciennes que l'existence même de Poutine. Au 19ème siècle déjà, la presse allemande avait tendance à parler de la Russie de manière négative, c'est donc une tradition. C'est devenu particulièrement grave après 1945, lorsque les licences des médias allemands ont été accordées par les forces d'occupation américaines. Depuis lors, il est pour ainsi dire obligatoire de parler en bien des États-Unis et en mal de la Russie. Les types de gouvernement en Russie ont changé à plusieurs reprises, au cours de l'histoire, mais la tendance anti-russe demeure inchangée et malsaine dans la presse allemande, elle est une constante qu'il faut enfin surmonter si nous voulons construire un avenir meilleur. Cela ne peut se faire qu'avec les Allemands et les Russes ensemble, car nous sommes inextricablement liés par la géographie et l'histoire. Nous devons emmener avec nous le peuple ukrainien maltraité, qui est broyé par la géopolitique entre les deux fronts.
Merci beaucoup pour cet entretien, Monsieur Müller.
Ce fut avec plaisir.
20:03 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hansjörg müller, maria zakharova, allemagne, afd, russie, europe, affaires européennes, entretiens, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 21 juillet 2024
Ce que le nouveau président réformateur de l'Iran signifie pour la politique étrangère
Ce que le nouveau président réformateur de l'Iran signifie pour la politique étrangère
Fereshteh Sadeghi
Source: https://www.geopolitika.ru/es/article/que-significa-el-nuevo-presidente-reformista-de-iran-para-la-politica-exterior
Dans un revirement politique spectaculaire, les Iraniens ont élu le réformateur Masoud Pezeshkian comme neuvième président, ce qui suscite la curiosité de tous les observateurs quant aux changements possibles dans la politique étrangère de l'Iran post-Raïssi, orientée vers l'Est.
Le 5 juillet, la course à la plus haute fonction politique de l'Iran s'est achevée: le chirurgien cardiaque et réformateur Masoud Pezeshkian est devenu le neuvième président du pays à l'issue d'un second tour de scrutin qui l'opposait à son rival conservateur Saeed Jalili.
Le ministère iranien de l'intérieur a indiqué que 30.530.157 Iraniens avaient voté, soit une participation de 49,8% de l'électorat. Pezeshkian a obtenu 16.384.403 voix, tandis que Jalili a reçu 13.538.179 voix.
Notamment, avec 53,6% des voix, M. Pezeshkian est le deuxième président ayant recueilli le moins de suffrages après son compatriote réformateur Hassan Rouhani, qui a remporté l'élection en 2013 avec seulement 50,7% des voix.
Un réformateur soutenu par les minorités
Pezeshkian représente le Front réformateur d'Iran, un mouvement politique né en 1997 sous la présidence de Mohammad Khatami. Il est également soutenu par la faction modérée de l'ancien président Rouhani.
Malgré leur popularité à la fin des années 1990 et au début des années 2000, les réformistes n'ont jamais réitéré leurs victoires aux élections de 1997, 1998 et 2001, devenant une minorité politique au cours des deux décennies suivantes. Les 16,3 millions de voix de M. Pezeshkian, soit moins que les 20 millions de voix de M. Khatami en 2001, le placent dans une position précaire, notamment parce qu'il doit sa victoire aux minorités ethniques et religieuses de l'Iran.
Pezeshkian, dont les parents iraniens sont des Azéris et des Kurdes, est le premier président à ne pas être issu de la majorité farsi du pays ni des provinces industrielles farsiphones du centre de l'Iran.
Son avantage électoral a été renforcé par la mobilisation des Turcs iraniens ou des Azéris dans les provinces du nord-ouest de l'Azerbaïdjan oriental, de l'Azerbaïdjan occidental, de Zanjan et d'Ardebil. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a décrit le président élu comme un « Turc » et a exprimé l'espoir que ses racines ethniques et sa maîtrise de la langue turque renforceront les liens entre l'Iran et la Turquie.
Une tendance similaire a été observée dans les provinces majoritairement sunnites du Sistan-Balouchistan, du Golestan et du Kurdistan, où les origines kurdes de sa mère l'ont placé en tête dans les provinces kurdes d'Ilam et de Kermanshah.
Contrairement à ces régions qui ont favorisé Pezeshkian, des provinces comme Ispahan, Qom et plusieurs provinces du sud ont préféré Jalili. Le guide suprême Ali Khamenei et l'ancien président Ebrahim Raisi sont nés et ont grandi dans le Khorasan ; Rouhani et l'homme aux principes, Mahmoud Ahmadinejad, sont originaires de Semnan, et Khatami de Yazd. Le défunt président Akbar Hashemi Rafsanjani est né à Kerman.
Transition et formation du cabinet
L'Iran est resté sans président pendant plus de sept semaines depuis la mort de M. Raisi, et le vice-président Mohammad Mokhber a administré le gouvernement, une tâche qui devrait se poursuivre pendant encore au moins quatre semaines.
Pezeshkian reste membre du parlement et doit démissionner de son siège avec l'approbation du Majlis avant de prêter serment. Le parlement iranien devrait débattre de cette démission à la fin du mois de juillet et, si elle est approuvée, M. Pezeshkian prêtera serment devant le Majlis et recevra son mandat de quatre ans des mains de l'ayatollah Khamenei.
Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il présidera le cabinet de M. Raisi, tandis que ce dernier présentera sa propre liste de ministres pour un vote de confiance, et le nouveau gouvernement devrait prendre ses fonctions en septembre.
Parmi ses premières tâches, le président iranien doit constituer une équipe de 40 hauts fonctionnaires, dont 19 ministres, un vice-président et 11 vice-présidents, couvrant des domaines tels que les affaires féminines et familiales, les affaires administratives, l'organisation de l'énergie atomique et l'organisation du budget et de la planification.
En outre, le président doit nommer un chef de cabinet, un chef du bureau présidentiel, un porte-parole, un secrétaire et plusieurs assistants.
La constitution iranienne exige l'approbation du Guide suprême pour quatre ministres clés: la Défense, le Renseignement, l'Intérieur et les Affaires étrangères. Toutefois, les présidents tiennent souvent compte de l'avis du Guide suprême pour d'autres ministères, tels que l'éducation, la culture et l'orientation islamique, ainsi que la science, la recherche et la technologie.
Les femmes dans l'administration Pezeshkian
Dans les cercles politiques iraniens, les ayatollahs de haut rang de la ville sainte de Qom sont considérés comme le principal obstacle à l'accession des femmes à des postes ministériels.
Toutefois, à contre-courant de la tendance, l'ancien président Ahmadinejad a nommé plusieurs femmes députées et a même choisi une femme ministre. En 2009, le Dr Marzieyh Vahid-Dastjerdi, gynécologue, est devenue la première femme de l'après-révolution à diriger un ministère. Cependant, des désaccords avec Ahmadinejad ont conduit à son licenciement trois ans plus tard.
Son successeur, le réformateur Rouhani, n'a nommé aucune femme ministre. En revanche, il a choisi deux adjointes pour les affaires familiales et féminines, une adjointe pour les affaires juridiques et une troisième femme en tant qu'assistante pour les droits de citoyenneté.
Raisi n'a pas non plus nommé de femme ministre pendant sa courte présidence. Il a toutefois nommé une femme vice-présidente chargée de la famille et des affaires féminines et une assistante chargée des droits de l'homme et des libertés sociales.
Pour compenser l'absence de femmes ministres, M. Raisi a ordonné à ses ministres d'employer davantage de femmes à des postes de direction, ce qui a permis à 25,2% des postes de cadres supérieurs et moyens d'être occupés par des femmes.
Le président élu Pezeshkian n'a pas mentionné de femmes dans son cabinet, et il reste donc à voir combien de postes ministériels il offrira aux femmes. Une chose est sûre: le nombre de femmes ministres dans son prochain cabinet sera un test décisif de sa sincérité sur les questions relatives aux femmes, telles que le hijab islamique ou la police des mœurs, qui ont été abordées lors des débats présidentiels.
Nouveau président, nouvelle politique étrangère ?
Pendant sa campagne, M. Pezeshkian a exprimé sa volonté de redresser la politique étrangère de l'Iran, de revoir les relations avec la Russie et de rétablir les liens avec les États-Unis. Il a même accusé ses rivaux conservateurs d'entraver les efforts visant à résoudre l'impasse nucléaire entre l'Iran et l'Occident.
Ses commentaires ont été immédiatement répliqués par M. Khamenei, qui a reproché à certains hommes politiques de « penser que tous les chemins mènent aux États-Unis, comme si l'Iran ne pouvait pas progresser sans s'accrocher à telle ou telle puissance ».
Talal Mohammad, spécialiste des études sur le Moyen-Orient basé à Londres, ne s'attend pas à ce que le statu quo change beaucoup, surtout dans un avenir immédiat. Il déclare à The Cradle:
Le président élu n'a pas le pouvoir d'entamer des pourparlers avec l'Occident. Même s'il recevait un mandat - ce qui est peu probable - il aurait des difficultés à répondre aux exigences des [pays] P5+1, en particulier celles des États-Unis.
Selon Mohammad, un autre casse-tête pour le gouvernement Pezeshkian est l'imminence de la présidence américaine de Donald Trump et le retour de sa « politique de pression maximale » à l'endroit de Téhéran.
En cas de retour de Trump, nous pourrions assister à un renversement de la dynamique Rouhani-Trump. Trump est connu pour ses affinités avec des dirigeants forts et autoritaires tels que Poutine et Xi, et son approche tend à favoriser le pouvoir et la pression. Un président modéré avec une position plus conciliante, comme Pezeshkian, serait probablement confronté à une plus grande pression et à des demandes de concessions de la part de l'Iran.
Avec d'importantes clauses d'extinction expirant bientôt puis en janvier 2026, y compris le mécanisme dit de « snapback », Mohammad prédit « une pression excessive de la part de Trump contre une administration iranienne qui préfère le pragmatisme à la réciprocité de la ligne dure ».
Keyhan Barzegar, professeur de sciences politiques basé à Téhéran, nuance en disant que si le Conseil suprême de sécurité nationale (CSN) et Khamenei déterminent l'orientation de la politique étrangère de l'Iran, le président conserve une certaine marge de manœuvre dans ce domaine, tout comme Rouhani l'a fait lors des négociations nucléaires de 2015 :
Le président peut influencer la manière dont les négociations sont menées entre l'Iran et ses partenaires régionaux ou internationaux. M. Pezeshkian doit donc trouver un terrain d'entente entre les politiques définies par le CSNU et la méthode utilisée par son gouvernement pour les mettre en œuvre.
Selon M. Barzegar, « l'Iran est aujourd'hui confronté à de grandes puissances qui soit exigent un prix élevé pour le transfert de technologies ou l'investissement en Iran, soit cherchent à obtenir une concession de la part de l'Iran pour lever les sanctions ». En outre, il conseille à M. Pezeshkian d'accroître l'importance stratégique de l'Iran dans la région de l'Asie occidentale en prônant une politique de « stabilité régionale » susceptible de galvaniser rapidement un large soutien mondial :
De cette manière, les puissances orientales et occidentales comprendraient l'importance stratégique de l'Iran et cette compréhension conduirait à un assouplissement des sanctions ou à une augmentation des investissements étrangers.
Dans son message post-électoral, M. Khamenei a conseillé à M. Pezeshkian de « placer sa confiance en Dieu et de viser des horizons élevés, en suivant la voie du martyr Raisi ».
Compte tenu de la position du guide suprême, et bien que l'ancien ministre des affaires étrangères Javad Zarif soit à ses côtés pour indiquer au monde et aux électeurs nationaux ses intentions diplomatiques, M. Pezeshkian comprend très certainement que son gouvernement aura une marge de manœuvre limitée sur la scène internationale. Il est donc probable qu'il suivra la politique étrangère définie par l'État et non celle préconisée par son conseiller réputé.
Source : https://thecradle.co/
21:59 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, iran, asie, affaires asiatiques, politique internationale, masoud pezeshkian | | del.icio.us | | Digg | Facebook
vendredi, 19 juillet 2024
Au service de qui se trouve l'OTAN ?
Au service de qui se trouve l'OTAN?
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/chi-serve-la-nato/
En marge du sommet de l'OTAN à Washington. En apparence, une célébration somptueuse et festive du 75ème anniversaire d'une Alliance qui a désormais atteint son expansion maximale, avec pas moins de 32 membres.
En réalité, il s'agit d'une vitrine des contradictions et des tensions qui restent de moins en moins cachées sous la surface. Au contraire, elles tendent de plus en plus à émerger avec insistance.
Tensions entre les membres de l'OTAN, avec le Magyar Victor Orban à la tête de la faction de ces pays qui cherche à s'opposer à un choc frontal avec Moscou.
Et, d'autre part, les Polonais, avec le chœur des Baltes, poussant à une intervention de plus en plus directe et impliquée, à l'admission de Kiev dans l'Alliance et, en substance, à la Troisième Guerre mondiale.
C'est bien sûr ce qui ressort d'un premier coup d'œil superficiel.
En arrière-plan, les ambitions belliqueuses de Macron, l'insipidité de Scholz, le zèle de suffragette de Meloni.
D'autre part, le soi-disant sommet de l'OTAN ne semble pas connaître de changement de ligne. De Stoltenberg à Rutte, il y a une continuité absolue. Dans l'obstination à soutenir Zelensky. Et à rechercher la confrontation avec Moscou, quoi qu'il en coûte. Et cela pourrait nous coûter très, très cher.
Mais, comme toujours, dans chaque chaîne (et c'est le cas de l'OTAN), il y a... un maillon qui ne tient pas.
Et le paradoxe, c'est qu'en ce moment, le maillon qui ne tient pas, qui craque, qui pourrait céder... c'est le maillon américain.
Paradoxe, parce que la tête de l'Alliance est, bien sûr, à Washington. Et parce que l'OTAN a été créée, en 1949, comme un instrument de la stratégie internationale des Etats-Unis.
Mais... en est-il toujours ainsi ?
Est-il encore juste d'identifier l'OTAN, ses choix, sa politique comme une projection des intérêts américains ?
Le discours est en réalité plus complexe. Et il devient de plus en plus difficile à démêler et à simplifier au fil du temps.
Mais pour le comprendre, il faut changer de question.
Non plus : à quoi sert l'OTAN ?
Mais: à quoi sert l'OTAN ? Qui l'OTAN sert-elle ?
C'est-à-dire quels sont les intérêts qu'elle protège et promeut.
En un mot, qui est le véritable responsable ?
Car il est clair que Stoltenberg et Rutte ne sont que des façades. Des ombres pâles qui cachent les véritables centres de pouvoir.
Qui, certes, se trouvent pour l'essentiel aux États-Unis - et à Londres - mais qui ne peuvent être identifiés à l'Amérique tout court.
Au point que la principale préoccupation de ces sommets de Washington, exprimée plus ou moins clairement par de nombreux participants, est de savoir ce qui pourrait se passer en cas de victoire électorale de Trump.
Qui représente l'autre Amérique. Ou plutôt, l'Amérique tout court. Avec sa vocation, populaire et populiste, au mercantilisme, à l'entrepreneuriat. Et à un isolationnisme conséquent.
Et l'Amérique du Mid West et du Belt Sun. Rien à voir avec les salons de Manhattan et de Californie. Rien, surtout, avec les obscurs centres de décision de Wall Street. Qui est en Amérique, certes. Mais qui n'est pas l'Amérique.
L'OTAN, disent certains, est l'instrument, si l'on peut dire, le bras armé de l'impérialisme.
Acceptons-le pour de bon. Mais ce n'est pas l'impérialisme américain, qui existe historiquement et qui a ses propres tendances stratégiques bien définies.
Non. L'OTAN est un instrument (donc est au service) d'un impérialisme supranational. Représenté par les grands centres de pouvoir financier, qui dictent la ligne aux gouvernements qui font partie de l'Alliance. Par l'intermédiaire d'hommes de paille. Comme les soi-disant derniers secrétaires généraux.
D'où l'inquiétude pour l'avenir. Si un nouveau président américain décidait que la confrontation avec Moscou en Ukraine est contraire aux intérêts nationaux américains, que se passerait-il ?
En d'autres termes, que ferait l'OTAN ?
Servirait-elle les « puissances » qui veulent que cette confrontation, cette guerre, se poursuive?
Une impasse extrêmement grave serait créée.
C'est pour cela qu'ils craignent l'arrivée de Trump, qui est lié à des intérêts différents.
C'est pourquoi ils essaient de maintenir le vieux Biden en selle. Malgré son état mental précaire (pour être généreux).
17:58 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, politique internationale, otan | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 18 juillet 2024
La coopération Chine-Hongrie pour résoudre le conflit russo-ukrainien
La coopération Chine-Hongrie pour résoudre le conflit russo-ukrainien
Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-cooperazione_cinaungheria_per_risolvere_il_conflitto_russoucraino/45289_55822/
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a déclaré lors d'une conversation téléphonique avec le ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjártó que Pékin est prêt à coopérer avec Budapest pour faciliter l'évolution de la situation en Ukraine vers une solution politique. Comme le rapporte l'agence de presse RIA Novosti.
Wang Yi a souligné que la Chine était prête à coopérer avec la Hongrie afin de rassembler davantage de forces en faveur de la paix et de présenter des voix plus rationnelles qui contribueront à l'évolution de la situation en Ukraine.
Plus tôt, il a été rapporté que le chef du Conseil européen, Charles Michel, avait rejeté les propositions de paix du premier ministre hongrois Viktor Orban, notant que les négociations ne peuvent avoir lieu sans Kiev.
Le 15 juillet, le journal allemand Bild a écrit que Viktor Orban, dans une lettre adressée à M. Michel, demandait la reprise des relations diplomatiques avec la Russie, ainsi que des négociations avec la Chine en vue d'une conférence de paix pour résoudre le conflit en Ukraine. Dans cette lettre, Orban fait brièvement le point sur ses conversations avec les dirigeants ukrainiens Volodymyr Zelensky, le Russe Vladimir Poutine, le Chinois Xi Jinping, le Turc Recep Tayyip Erdogan et l'ancien président américain Donald Trump, et présente quelques propositions à prendre en considération. M. Orban estime que l'intensité du conflit en Ukraine augmentera considérablement dans un avenir proche.
Le rédacteur en chef de l'AntiDiplomatico
L'AntiDiplomatico est une publication enregistrée le 08/09/2015 auprès du Tribunal civil de Rome sous le n° 162/2015 du registre de la presse. Pour toute information, demande, conseil et critique : info@lantidiplomatico.it
17:02 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : diplomatie, viktor orban, hongrie, chine, europe, asie, affaires européennes, affaires asiatiques, ukraine, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 17 juillet 2024
Ce qui ne tue pas Trump...
Ce qui ne tue pas Trump...
Alexander Douguine
Source: https://www.geopolitika.ru/article/chto-trampa-ne-ubivaet
La tentative d'assassinat de Trump était tout à fait prévisible. Il ne fait aucun doute que tout a été organisé par les mondialistes avec l'appui de la partie de l'État profond qui les soutient. Le seul moyen de maintenir le grand-père fatigué etdétraqué au pouvoir était de tuer Trump, qui, autrement, gagnerait presque certainement les élections dans les circonstances actuelles. Le tireur (après qu'on l'a laissé tirer une dizaine de fois) a été éliminé par un sniper des services secrets pour solder les comptes. En gros, on peut dire qu'il y a eu une tentative de coup d'État aux États-Unis.
Le chef du GUR ukrainien, Boudanov (reconnu comme terroriste en Russie), admet ouvertement que les services ukrainiens ont tenté à plusieurs reprises de mener des attaques terroristes contre Poutine. En Slovaquie, on a tenté de liquider le Premier ministre Fico, qui s'oppose toujours à tout soutien à la junte nazie de Kiev. Aujourd'hui, on assiste à une tentative d'assassinat de Donald Trump, qui, soit dit en passant, est très critique à l'égard de Zelensky et de son régime. Tel est le vrai visage de l'hégémonie et du monde unipolaire: toute personne qui s'oppose au mondialisme, qui se met en travers de son chemin, est d'abord soumise à la diabolisation (par le biais des outils de la cancel culture abolitionniste), puis à l'élimination physique. Et les meurtriers et les terroristes, les criminels et les auteurs de génocides, qui sont au service des mondialistes, sont présentés comme des combattants de la liberté et des "victimes innocentes". La propagande de Kiev ne manquera pas d'affirmer que "Trump s'est lui-même tiré une balle dans l'oreille", et les médias mondialistes, où tout est construit sur des mensonges cyniques et brutaux, laisseront entendre quelque chose dans ce sens.
Il ne fait aucun doute que la responsabilité de la tentative d'assassinat de Trump, le favori dans la course à la présidence américaine, incombe à la faction d'Obama, de Blinken, d'Hillary Clinton et finalement de Biden à peine conscient, qui a déjà averti que "la liberté est au-dessus de la démocratie", ce qui signifie que la démocratie et ses lois sont dorénavant suspendues, mises au rencart. Au nom de la "liberté" (de gouverner et de continuer à gouverner), on peut tuer. Le libéralisme devient enfin totalitaire avec tous ses traits caractéristiques - jusqu'à l'assassinat direct des politiciens indésirables.
L'architecture du pouvoir dans le monde change radicalement: de la seule puissance de l'Occident, on passe à une répartition de la puissance dans le monde sur plusieurs pôles. C'est ce que signifie la multipolarité. Trump représente les États-Unis comme l'un des pôles - bien que le plus fort et le plus puissant - d'un monde multipolaire. Les mondialistes se moquent des États-Unis comme de n'importe qui d'autre. Ce dont ils ont besoin, c'est d'un pouvoir planétaire, soit le pouvoir absolu d'un capital supranational. Et tous les pays, y compris l'Amérique et l'Europe elles-mêmes, ne sont que des outils dans la création du gouvernement mondial. Trump est pour l'Amérique et contre le gouvernement mondial. Tout comme Poutine est pour la Russie, Xi Jinping est pour la Chine, Modi est pour l'Inde, et Orban, Fico, Marine Le Pen et l'AfD sont pour l'Europe.
Un monde multipolaire est un système de souverainetés. Les mondialistes veulent le seul pouvoir planétaire, qui leur est tombé dans les mains avec l'effondrement du Pacte de Varsovie et l'effondrement de l'URSS, qui leur échappe aujourd'hui et auquel ils s'accrochent frénétiquement. Les mondialistes se sont finalement tournés vers des tactiques de terreur directe. Il s'agit d'un fait accompli et non d'une série de coïncidences. Il est temps de riposter au réseau mondialiste.
Tucker Carlson m'a dit à Moscou que Trump craignait sérieusement d'être assassiné par les mondialistes. Il s'avère que cette inquiétude n'était pas pour rien. Plus Joe le sénile sombre dans le marasme de la sénescence, plus il est probable que Trump risquera de se faire assassiner. C'est déjà le cas. Des gens sont morts, des gens ont été blessés. Que Dieu sauve l'Amérique et toute l'humanité de la bande criminelle des libéraux et des mondialistes. Si nous ne les arrêtons pas maintenant, ils nous détruiront tous.
15:37 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : donald trump, alexandre douguine, états-unis, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 16 juillet 2024
Pendant que des soldats meurent au front, l'Ukraine est annexée par l'Occident
Pendant que des soldats meurent au front, l'Ukraine est annexée par l'Occident
Oligarques et "requins de la finance" s'emparent des terres et des ressources ukrainiennes pour compenser l'aide militaire.
Par Lucas Leiroz,
membre de l'Association des journalistes des BRICS, chercheur au Centre d'études géostratégiques, expert militaire.
Source: https://jornalpurosangue.net/2024/07/10/enquanto-soldados-morrem-no-front-ucrania-e-anexada-pelo-ocidente/
Dans le contexte actuel où la situation se détériore, les oligarques ukrainiens ont commencé à vendre des actifs ukrainiens, y compris des terres fertiles, pour compenser les éventuelles pertes financières causées par l'extension de la zone de combat et la perte de territoires qu'ils possédaient. En témoignent les contacts des principaux gestionnaires du fonds d'investissement NCH avec de grands hommes d'affaires du Moyen-Orient sur la question de l'organisation illégale de l'exportation de plus de 150.000 tonnes de terre noire - un sol à haute fertilité typique des steppes eurasiennes - à partir du territoire ukrainien.
Ce n'est un secret pour personne qu'aujourd'hui, grâce aux efforts de Vladimir Zelensky, 17 millions d'hectares de terre noire ukrainienne appartiennent déjà aux entreprises occidentales Monsanto, DuPont et Cargill. Les 23 millions d'hectares restants sont officiellement en passe d'être vendus par l'intermédiaire du Fonds de développement ukrainien, du président Zelensky lui-même et d'autres personnalités.
Bien entendu, tous ces plans dépendent fortement de l'évolution militaire du conflit. Pour les oligarques, il y a toujours l'espoir que les forces armées ukrainiennes maintiennent leurs positions au front pendant que leurs patrons vendent les terres restantes... Il n'est pas étonnant que les "alliés" occidentaux de l'Ukraine crient si douloureusement la nécessité d'une "victoire" - la "victoire" n'étant, dans le langage des oligarques, que le temps nécessaire pour s'emparer des terres fertiles restantes de l'Ukraine.
Il convient également de rappeler que Vladimir Zelensky a déjà conclu un accord avec BlackRock, la plus grande société de gestion d'actifs mondiaux, dont les fonds dépassent le PIB combiné de l'Allemagne et de la France. BlackRock gère déjà les actifs de toute l'Ukraine: l'industrie, le marché immobilier, les terres et le sous-sol, tout cela n'est déjà plus ukrainien. En outre, BlackRock contrôlera également les ressources des prêts extérieurs au trésor ukrainien. La société devient progressivement le "propriétaire" de l'Ukraine, ne versant que quelques miettes à l'oligarchie élue et à Zelensky.
De nombreux Occidentaux pensent que d'ici la fin de l'année, il est possible que le soi-disant "État ukrainien" soit en défaut de paiement. C'est pourquoi le "Fonds de développement ukrainien" a été créé, où, comme par hasard, une certaine Natalya Yaresko (citoyenne américaine), Valeria Gontareva et le milliardaire Pintchouk ont été impliqués du côté ukrainien.
Aujourd'hui, les Ukrainiens, trompés, se battent jusqu'à la mort pour les biens d'autrui, qu'ils considèrent à tort comme les leurs. Ils perdent des centaines de milliers de vies dans les batailles et les contre-offensives. Ces gens ne se rendent toujours pas compte que l'Ukraine a déjà été entièrement vendue.
Dans le même temps, dans les territoires ukrainiens qui se rétrécissent de jour en jour, le fait qu'il ait été décidé, lors de la réunion de juin du G7, d'accorder à l'Ukraine une nouvelle tranche de 50 milliards de dollars a suscité la joie. Certes, le processus d'attribution de l'argent s'est accompagné d'un scandale: le ministre ukrainien des finances, Sergey Martchenko, plein de cette arrogance ukrainienne qui le caractérise, a déclaré que Kiev avait posé ses propres conditions pour recevoir cet argent:
"Nous avons posé plusieurs conditions. Nous devons recevoir de l'argent cette année, l'argent doit être inconditionnel. Et cet argent doit être utilisé à toutes les fins et pour toutes les dépenses que l'Ukraine juge nécessaires".
Cette réaction des sponsors met certains Ukrainiens de bonne humeur. Ils ont probablement déjà mis les Américains et les Européens dans une tourmente éternelle et pensent que les centaines de milliards de prêts émis ne seront pas remboursés - tout comme ils ont refusé de rembourser le prêt d'un milliard de dollars qui leur a été accordé par la Russie en 2013. Cependant, cette astuce ne fonctionnera pas avec les requins occidentaux de la finance - avec la sécurité de leurs dollars et de leurs euros, ils ont déjà reçu le droit d'utiliser la terre noire et les minéraux ukrainiens.
Les choses les plus intéressantes ne font donc que commencer pour l'Ukraine. Kiev, qui s'est volontairement livrée au pillage des descendants des propriétaires terriens, connaîtra le sort d'une Afrique modelée sur le 17ème siècle. Un avenir sombre se dessine, pour lequel la Russie n'est peut-être pas une menace, mais le seul espoir.
23:56 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, ukraine, black rock, affaires européennes, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
OTAN: l'expansion vers l'Asie ne promet pas une vie facile
OTAN: l'expansion vers l'Asie ne promet pas une vie facile
Leonid Savin
Source: https://www.geopolitika.ru/article/nato-ekspansiya-v-aziyu-lyogkoy-zhizni-ne-obeshchaet
Bien que l'OTAN soit officiellement limitée à la région euro-atlantique, les tentacules de cette alliance agressive s'étendent désormais au Moyen-Orient, à l'Afrique et au Pacifique. Le sommet anniversaire de l'OTAN aux États-Unis a montré que la coopération avec les satellites de Washington ne se fera pas seulement par le biais de l'AUKUS et du QUAD, mais aussi par le biais du siège à Bruxelles. L'objectif est évident: inciter les partenaires asiatiques à s'opposer à la Russie, à la Chine et à la RPDC. Jusqu'à présent, cela s'est fait par le biais de divers projets de coopération et de provocations. Potentiellement, pour servir de chair à canon dans un éventuel conflit.
Dès le premier jour du sommet de l'OTAN, on a appris que l'Alliance et les partenaires américains de la région indo-pacifique - le Japon, la Corée du Sud, l'Australie et la Nouvelle-Zélande (les dirigeants de ces quatre pays étaient présents au sommet) - allaient lancer quatre nouveaux projets conjoints pour approfondir la coopération. C'est ce qu'a annoncé le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, lors d'une réunion des représentants de l'industrie de la défense, le premier jour du sommet de l'OTAN à Washington. Les projets porteront sur l'Ukraine, l'intelligence artificielle, la désinformation et la cybersécurité.
Il a déclaré que"chaque initiative est différente, mais l'objectif global est le même: tirer parti des avantages uniques des démocraties performantes pour relever des défis mondiaux communs" et que "ce qui se passe en Europe affecte l'Indo-Pacifique et ce qui se passe dans l'Indo-Pacifique affecte l'Europe".
Lors du même forum, la secrétaire adjointe à la défense des États-Unis, Kathleen Hicks, a déclaré que "la base industrielle de défense transatlantique est à un tournant" et que la coopération avec les partenaires de l'Indo-Pacifique, tels que l'Australie, le Japon et la Corée du Sud, en matière de production conjointe d'armements et de maintenance conjointe de navires et d'aéronefs serait bénéfique pour tous.
Il est clair qu'il faut aussi y voir l'envoi d'armes et de munitions au régime de Kiev, que l'Occident continue d'utiliser contre la Russie.
La déclaration du sommet indique notamment que "la région indo-pacifique est importante pour l'OTAN car les développements qui s'y produisent ont une incidence directe sur la sécurité euro-atlantique. Nous nous félicitons de la contribution que nos partenaires de l'Asie-Pacifique continuent d'apporter à la sécurité euro-atlantique. Nous renforçons le dialogue pour faire face aux défis interrégionaux et nous élargissons notre coopération pratique...".
Notez que l'interaction du Japon avec l'OTAN est déjà devenue un phénomène courant, et après la signature de nouveaux accords entre la Russie et la RPDC, toutes sortes de phobies ont sensiblement augmenté à Tokyo.
L'année dernière, le Japon a élargi son partenariat avec l'OTAN en signant un programme de partenariat sur mesure. Ce document souligne que le Japon est le partenaire naturel de l'OTAN et que l'OTAN et le Japon conviennent de renforcer la coopération en matière de sécurité dans tous les domaines de la guerre. Outre l'OTAN, le Japon négocie et signe activement de nouveaux accords d'accès mutuel (MAP) dans le domaine de la formation militaire et du renforcement des capacités avec les pays membres de l'OTAN. Le Japon a signé un MAP avec le Royaume-Uni au début de l'année 2023. Un MAP avec la France est actuellement en cours de négociation. Le Japon et l'Italie ont également un plan d'action pour 2027 qui comprend diverses questions économiques et de défense, l'Italie étant également le partenaire clé du Japon dans le développement de la prochaine génération d'avions de combat.
Bien que les États-Unis notent que "le partenariat du Japon avec l'OTAN a des limites. L'organisation ne sera pas en mesure de défendre le Japon même en cas de conflit avec la Russie, la Chine ou la Corée du Nord. Mais les États membres de l'OTAN, en particulier les États-Unis, pourraient certainement apporter un soutien militaire et non militaire au Japon en cas de besoin.
La Corée du Sud est également limitée dans sa capacité à coopérer avec l'OTAN et ses membres. Toutefois, il existe un certain nombre de possibilités d'engagement trilatéral entre les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud.
Le Japon prévoit déjà des exercices militaires conjoints avec les forces de l'Allemagne et de l'Espagne, membres de l'OTAN, en juillet. Ces exercices se dérouleront sur l'île d'Hokkaido, au sud des îles Kouriles. La Russie a déjà protesté contre ces exercices et annoncé des contre-mesures adéquates.
Il a également été noté que le Japon a mené une trentaine de manœuvres de ce type avec 14 pays en moins de six mois. Cela montre clairement la volonté d'escalade qui se manifeste à Tokyo.
Ce que l'on ne peut pas dire, par exemple, des Philippines, qui ont commencé à prendre leurs distances par rapport à l'interaction avec les États-Unis. La veille, l'armée du pays a annoncé qu'elle retirerait les systèmes de missiles américains de moyenne portée. En juin 2024, le ministre chinois de la défense a averti que le déploiement de telles armes dans la région était préjudiciable au régime de sécurité. Bien que les Philippines aient récemment travaillé en étroite collaboration avec Washington, elles ont apparemment commencé à se rendre compte que les Américains voulaient simplement les utiliser contre la Chine. Manille a commencé à réfléchir de manière plus rationnelle, en tenant compte des conséquences.
Quant à l'Australie et à la Nouvelle-Zélande, en tant qu'entités anglo-saxonnes, ces deux pays suivent depuis longtemps l'exemple des États-Unis et sont également membres de la communauté du renseignement Five Eyes, au même titre que le Canada et la Grande-Bretagne.
Le dernier jour du sommet, le 11 juillet, tous les chefs d'État asiatiques ont rencontré les dirigeants de l'OTAN. M. Stoltenberg a félicité chacun d'entre eux individuellement et a mis l'accent sur leurs adversaires régionaux, à savoir la Chine, la Corée du Nord, la Russie et même l'Iran, en soulignant l'importance d'un futur travail conjoint.
En ce qui concerne les domaines qui se chevaucheront en termes d'engagement avec les agents asiatiques de Washington, il convient de noter que le sommet de l'OTAN a également convenu d'ouvrir un nouveau centre intégré pour la cyberdéfense, a approuvé un plan de développement de l'industrie de la défense et a adopté une stratégie actualisée en matière d'intelligence artificielle.
On sait également que les pays de l'OTAN prévoient de développer la toute première stratégie spatiale commerciale afin d'accélérer l'introduction de nouvelles technologies dans leurs armées, en se basant en partie sur les recommandations formulées par un groupe de travail gouvernement-industrie parrainé par l'OTAN et la Chambre de commerce des États-Unis.
Fait révélateur, à la veille du sommet de l'OTAN du 4 juillet, la Suède, nouveau membre de l'Alliance, a adopté sa toute première stratégie spatiale militaire. Compte tenu de ces facteurs, il est probable que des travaux sur l'espace, bien qu'avec une couverture commerciale, avaient déjà été convenus entre les membres du bloc militaire.
Tous ces signaux ne peuvent qu'inquiéter non seulement la Russie, mais aussi la Chine, la RPDC et l'Iran, ainsi que la grande majorité des autres pays et de leurs citoyens. Après tout, les leçons de l'histoire ont montré que l'OTAN est un bloc militaire agressif qui ne se soucie pas des normes du droit international (l'expérience de la Yougoslavie) et dont l'ingérence s'étend bien au-delà de l'Atlantique (l'expérience de la Libye). Et comme le centre économique mondial s'est déjà déplacé vers l'Asie, l'intérêt de l'OTAN pour cette région n'est pas de bon augure. Et seule une puissante contre-alliance, telle que l'OCS et d'autres associations moins formelles, permettra de contenir leurs insinuations.
P.S. Pendant qu'ils discutaient à Washington de l'avenir de l'Ukraine et de questions connexes de "sécurité", l'armée russe a libéré plusieurs autres localités du Donbass, auparavant contrôlées par l'AFU.
23:41 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, géopolitique, politique internationale, otan, asie, affaires asiatiques | | del.icio.us | | Digg | Facebook
lundi, 15 juillet 2024
Sommet de l'OTAN à Washington: la "zone d'exclusion aérienne" dans l'ouest de l'Ukraine officialise l'entrée en guerre
Sommet de l'OTAN à Washington: la "zone d'exclusion aérienne" dans l'ouest de l'Ukraine officialise l'entrée en guerre
par Giuseppe Masala
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/28503-giuseppe-masala-vertice-nato-di-washinton-la-no-fly-zone-nell-ucraina-occidentale-formalizza-l-entrata-in-guerra.html
Vingt-quatre heures à peine se sont écoulées depuis le début du sommet de l'OTAN à Washington que l'importance cruciale - et, oserais-je dire, historique - de cette rencontre est apparue dans toutes ses dimensions dramatiques.
C'est l'accord de défense signé entre la Pologne et l'Ukraine, annoncé et officialisé précisément à Washington, qui a ouvert les vannes. Le point crucial est, à mon avis, le pouvoir accordé à la Pologne par l'Ukraine d'abattre tout objet volant survolant le ciel de l'Ukraine occidentale et jugé dangereux (drone, avion, missile, etc.).
Une possibilité qui comporte déjà en soi d'énormes risques puisque les Russes ont déjà déclaré que si l'un de leurs avions ou missiles était touché par la DCA déployée de l'autre côté de la frontière (en ce qui concerne l'Ukraine), ils n'hésiteraient pas à riposter. Il va sans dire que les Russes ont toujours fait de la prévisibilité un outil de gestion des conflits afin que leurs adversaires puissent mieux réfléchir à leurs actions et savoir à quoi ils s'exposent. Il est clair que le principe de prévisibilité implique que ce qui est déclaré doit être fait si les conditions jugées nécessaires sont réunies; dans ces conditions, nous pouvons être sûrs que les Russes, s'ils sont frappés depuis le territoire polonais, feront ce qu'ils ont publiquement déclaré pour ne pas perdre leur crédibilité.
L'autre élément clé du sommet de Washington a été révélé aujourd'hui par le secrétaire d'État américain Blinken qui a déclaré que des F-16 du Danemark et des Pays-Bas (pays d'allégeance anglo-saxonne absolue) survoleront le ciel de l'Ukraine occidentale à partir de cet été.
https://twitter.com/i/status/1811060440245449029
C'est ici que l'affaire devient vraiment dangereuse pour les raisons suivantes:
1) On comprend pourquoi il était urgent de déclarer que la Pologne pouvait frapper les avions survolant le ciel de l'Ukraine occidentale. Il est nécessaire de donner une protection maximale aux F-16 qui seront chassés par l'armée de l'air russe.
2) Il est également nécessaire de protéger par des tirs antiaériens polonais les aéroports d'Ukraine occidentale d'où décolleront les F-16 et où ils seront évidemment armés et entretenus. Je n'envisage pas l'hypothèse selon laquelle les F-16 seront entretenus et armés sur des aérodromes situés sur le territoire de l'OTAN, puisque Moscou a déjà déclaré que si cela se produisait, elle frapperait de toute façon ces aérodromes.
En définitive, ce qui ressort de manière flagrante de la lecture des deux annonces faites hier et aujourd'hui par Washington, c'est que l'OTAN est en train d'établir une No Fly Zone dans l'ouest de l'Ukraine. Cette zone sera certainement envahie par les Russes, compte tenu d'un autre élément grave: comme cela a déjà été mentionné il y a plus d'un an, les Russes considèrent que les F-16 sont des avions approuvés pour le transport et l'utilisation d'armes nucléaires tactiques et qu'ils considéreront donc ces avions comme des vecteurs potentiels d'une attaque nucléaire et, par conséquent, qu'ils doivent être abattus à tout prix.
Il ne semble pas exagéré de dire que l'OTAN est en train de réaliser une énorme provocation contre la Russie avec l'intention évidente de forcer Moscou à tirer le premier coup de feu et à prendre ainsi la responsabilité de déclencher une guerre ouverte avec l'OTAN.
Un plan objectivement bien conçu qui, à mon avis, a également des objectifs de politique intérieure américaine: le début d'un conflit direct entre les pays de l'OTAN (ou directement avec l'OTAN dans son ensemble) et la Russie confrontera le prochain locataire à une situation dans laquelle il n'y aura pas de retour en arrière possible. Il n'est pas exclu, à mon avis, qu'il s'agisse de la surprise d'octobre, typique des années d'élections présidentielles aux États-Unis.
D'autres nouvelles en provenance de Washington nous incitent au pessimisme : le nouveau Premier ministre britannique Starmer a confirmé l'autorisation pour l'Ukraine d'utiliser des missiles de croisière britanniques Storm Shadow pour frapper en profondeur le territoire russe. Les Russes, cependant, ont déjà répondu que si des armes britanniques étaient utilisées pour frapper le territoire russe, ils réagiraient contre la Grande-Bretagne.
La demande du secrétaire général de l'OTAN aux pays de l'alliance, dont l'Italie, de nouveaux systèmes antiaériens tels que notre Samp-T (qui ne coûte "que" 800 millions d'euros) est également d'une importance considérable. Il est clair et évident que les stratèges militaires veulent couvrir l'Ukraine occidentale d'une sorte de dôme de fer émanant de l'OTAN, dôme qu'ils voudraient impénétrable pour les Russes.
Il s'agit là d'un scénario très sombre : à l'heure actuelle, les pièces de l'échiquier sont manifestement parfaitement positionnées pour donner lieu à un nouveau conflit général en Europe.
Enfin, il faut noter que la Chine, qui dans le document final en préparation à Washington sera définie par les pays de l'OTAN comme le "complice décisif" de la Russie, a positionné un de ses contingents militaires à Brest pour un exercice anti-terroriste avec la Biélorussie, nouveau membre de l'OCS (Organisation de coopération de Shanghai).
On n'a pas vu de soldats d'Extrême-Orient en Europe depuis l'époque de Gengis Khan, ce qui est aussi le signe d'une époque vraiment extraordinaire.
20:10 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : otan, actualité, politique internationale, pologne, ukraine, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
samedi, 13 juillet 2024
Donald Trump et Nigel Farage accusent Biden et l'OTAN d'avoir provoqué le conflit en Ukraine
Donald Trump et Nigel Farage accusent Biden et l'OTAN d'avoir provoqué le conflit en Ukraine
Par Alfredo Jalife Rahme
Source: https://noticiasholisticas.com.ar/donald-trump-y-nigel-farage-inculpan-a-biden-y-a-la-otan-de-haber-provocado-el-conflicto-en-ucrania-por-alfredo-jalife-rahme/
L'ancien président Donald Trump a lâché une bombe en déclarant dans le podcast populaire "All In", dans lequel il a accusé le président Biden d'avoir provoqué le conflit en Ukraine en disant qu'elle serait incorporée dans l'OTAN. Le lendemain, le Britannique Nigel Farage a affirmé que l'expansion de l'OTAN et de l'UE en direction de la frontière russe était à l'origine des différends.
David Goldman, analyste réputé d'Asia Times, révèle en exclusivité le contenu volcanique d'une interview de l'ancien président Trump avec l'homme d'affaires devenu commentateur David Sacks (photo), qui a été dédaignée par les multimédias américains.
Dans cet entretien, Trump rejette toutes les affirmations propagandistes de l'administration Biden et de ses alliés européens en affirmant que parmi les déclarations minables de Biden figurait celle selon laquelle "l'Ukraine rejoindrait l'OTAN", ce qui était une provocation pure et simple qui n'aurait pas eu lieu si Trump avait été le président actuel.
David Goldman affirme que Trump "met en pièces la légende noire d'une attaque russe" contre l'Ukraine, perpétrée "sans provocation", légende qui a été répétée de manière cacophonique par les multimédias occidentaux. Il ajoute que "l'establishment américain subit désormais la double humiliation d'avoir provoqué un conflit avec la Russie et de l'avoir perdu".
David Goldman sélectionne une citation représentative de Trump dans son interview: "La guerre en Ukraine n'aurait jamais eu lieu. L'attaque israélienne n'aurait jamais eu lieu. Et l'inflation n'aurait jamais eu lieu. Ce sont là trois considérations importantes".
Goldman expose une déclaration inquiétante de l'homme d'affaires David Sacks dans son entretien avec Trump, où il note qu'un mois avant le début de l'opération militaire spéciale russe en Ukraine, "le secrétaire d'État Antony Blinken a informé le ministre russe des Affaires étrangères Sergey Lavrov que l'administration n'allait pas seulement faire entrer l'Ukraine dans l'OTAN, mais qu'elle pensait aussi qu'il était dans l'intérêt de l'Amérique (...) de mettre des armes nucléaires (méga-sic !) en Ukraine. Vous ne pouvez pas imaginer que les Russes criaient au ciel : "C'est une provocation ! Il s'agit d'une provocation", ce dont Trump convient.
Goldman rappelle que "la Russie ne tolérerait pas l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN", car cela "permettrait aux États-Unis de placer des missiles à courte portée à quelques minutes de vol de Moscou". C'est alors que le président russe Vladimir Poutine a déclaré que "l'alliance et son infrastructure militaire ont atteint les frontières de la Russie".
Goldman affirme que "les membres de l'establishment de Washington savaient comment la Russie réagirait", ce qu'"ils ont vu comme une occasion de disloquer la Russie et de l'écraser avec des sanctions économiques".
Le tweet de Joe Biden, un mois après l'opération militaire spéciale de la Russie, est incontournable: "À la suite de nos sanctions sans précédent, le rouble a été presque immédiatement réduit à néant. L'économie russe est en passe de diminuer de moitié. Elle était classée 11ème économie mondiale avant cette invasion et bientôt elle ne sera même plus dans le top 20".
C'est tout le contraire qui s'est produit ! Selon la Banque mondiale, la Russie a délogé le Japon de la quatrième place du classement économique mondial l'année dernière.
Goldman conclut sans relâche : "Plus que les guerres éternelles en Afghanistan et en Irak, le désastre en Ukraine a le potentiel de saper l'hégémonie américaine une fois pour toutes".
En outre, il profite de l'occasion pour exposer que la Russie n'a pas été isolée, et encore moins vaincue, de sorte que l'establishment "a recours à des mesures désespérées telles que le placement d'armes occidentales sur le territoire ukrainien", ce à quoi Poutine a répondu en offrant des armes russes de haute technologie à la Corée du Nord, un pays récemment visité par Poutine, un acte qui a provoqué des crampes au sein de l'establishment américain.
L'analyste conclut que "les Américains jouent au Monopoly, tandis que les Russes jouent aux échecs" lorsque "Poutine a ouvert un flanc géopolitique qui pourrait nuire à l'Occident, dans le but de le forcer à accepter les gains territoriaux russes en Ukraine comme la neutralité de l'Ukraine".
Goldman a omis d'ajouter qu'en plus d'être un grand joueur d'échecs géopolitiques, Vladimir Poutine est une ceinture noire de judoka qui sait comment riposter.
Comme si cela ne suffisait pas, le lendemain de l'interview de Trump, l'homme politique britannique Nigel Farage, chef du parti de la Réforme - qui, entre autres, a provoqué le Brexit et pourrait enterrer le Parti conservateur dans les urnes le 4 juillet - "a soulevé l'indignation de ses rivaux après avoir déclaré que l'Occident avait provoqué le conflit en Ukraine", selon une dépêche de CNN.
Il semblerait que Trump et son allié britannique Nigel Farage soient prêts, en cas de victoire électorale, à assouplir et à négocier leurs relations avec la Russie.
Dans cette optique, il convient de noter que les "conseillers de Trump préparent une proposition de cessez-le-feu en Ukraine", selon le Times, ce qui constituerait une énorme défaite pour Biden et ses alliés européens.
20:51 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, nigel farage, donald trump, royaume-uni, états-unis, ukraine, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
"La dernière guerre contre l'Europe"
"La dernière guerre contre l'Europe"
par Sinistra in Rete
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/28487-redazione-l-ultima-guerra-contro-l-europa.html
Gianandrea Gaiani : L’Ultima guerra contro l’Europa. Come e perché fra Russia, Ucraina e NATO le vittime designate siamo noi, (= La dernière guerre contre l'Europe. Comment et pourquoi entre la Russie, l'Ukraine et l'OTAN les victimes prévues sont nous), Il Cerchio ed., février 2023
La guerre en Ukraine modifie radicalement les atouts et les équilibres du Vieux Continent. L'Ukraine est dévastée par le conflit et quoi qu'il arrive sur le champ de bataille, la Russie en sortira affaiblie tandis que l'Europe perdra sa primauté économique et aura cessé d'exister en tant que sujet géopolitique aspirant à l'autonomie stratégique, reléguée au rôle de vassal de plus en plus affaibli des États-Unis.
En attendant les développements militaires ou diplomatiques qui définiront l'issue possible du conflit entre les Russes et les Ukrainiens, il est déjà possible d'évaluer qui sont les perdants et les gagnants de la guerre qui a commencé en 2014 mais qui s'est étendue pour devenir une confrontation conventionnelle à grande échelle à partir du 24 février 2022.
Quelle que soit l'issue sur les champs de bataille, l'Ukraine figurera parmi les perdants. Elle en sortira en tout cas dévastée en termes d'économie, d'emploi, de destruction de guerre, d'impact social des nombreux morts et blessés, et peut-être même de pertes territoriales.
Il n'est pas non plus exclu que l'Ukraine cesse d'exister, écrasée par les prétentions russes à l'est et par les "appétits" de la Pologne à l'ouest qui, selon certains, en cas d'effondrement guerrier de Kiev, pourrait tenter de reprendre le contrôle des territoires occidentaux qui faisaient autrefois partie de l'État polonais.
Comme c'est souvent le cas dans les conflits, les deux parties risquent de sortir perdantes ou gravement affaiblies. C'est pourquoi la Russie paiera elle aussi un lourd tribut à la rupture des relations avec l'Occident et avec une Europe dont la Fédération de Russie fait en réalité partie intégrante sur les plans historique, social et culturel.
Déjà contrainte de se tourner principalement vers l'Asie pour ses relations géopolitiques et ses exportations d'énergie, la Russie, "orpheline" de l'Europe, risque de devoir se rapprocher de manière moins rassurante de la Chine, dont la puissance économique et démographique dépasse celle de la Russie, certes le plus grand État du monde, mais qui ne compte que 150 millions d'habitants et dont le PIB était, jusqu'à hier, inférieur à celui de l'Italie.
Parmi les perdants de ce conflit, il y a certainement l'Europe, obligée de se rendre compte de sa propre incapacité et de son insignifiance géopolitique, ainsi que de l'indigence de sa classe dirigeante, à commencer par la Commission européenne dirigée par Ursula von der Leyen.
Une Europe condamnée par ses propres décisions, même en ce qui concerne la guerre en Ukraine, à subir une crise économique et énergétique désastreuse en renonçant à des approvisionnements sûrs et bon marché en gaz et en pétrole russes.
Nous avons négligé de manière coupable la résolution de la crise ukrainienne qui a explosé en 2014, en laissant sa gestion entre les mains des États-Unis, qui avaient tout intérêt, avec la Grande-Bretagne, à jeter de l'huile sur le feu précisément pour affaiblir une Europe qui, en plus d'être un concurrent économique, visait à obtenir une plus grande autonomie stratégique et militaire. Comme dans les années 1990 avec la crise de l'ex-Yougoslavie, dont la gestion a été laissée par les Européens aux Etats-Unis à travers l'OTAN, les Européens sont également de simples figurants dans la guerre en Ukraine.
Le prix que l'Europe paie pour son manque de pertinence est déjà très élevé en termes de sécurité énergétique, de désindustrialisation, de sécurité, de stabilité sociale et d'affaiblissement militaire, notamment en raison des grandes quantités d'armes et de munitions données coup sur coup à l'Ukraine sur la base de décisions politiques souvent âprement contestées par le commandement militaire, qui est conscient de l'insuffisance des instruments militaires à sa disposition.
Les Etats-Unis sont revenus dominer une Europe qui ne sera plus la première puissance économique mondiale et qui semble avoir renoncé, notamment par crainte des Russes, à trouver sa propre dimension stratégique et militaire indépendante de Washington, ce qui, après le retrait d'Afghanistan à l'été 2021, semble être revenu à la mode.
Il y a deux ans, on parlait d'autonomie stratégique par rapport aux États-Unis, aujourd'hui on parle de "forces armées européennes" complémentaires voire intégrées à l'OTAN.
Si les deux guerres mondiales ont fait perdre à l'Europe sa prédominance stratégique et ses empires coloniaux, la guerre en Ukraine menace de priver le Vieux Continent de la suprématie économique qu'il a péniblement reconquise au cours des dernières décennies, notamment grâce à la locomotive allemande.
L'appauvrissement de l'Europe, qui voit déjà s'amorcer un processus de désindustrialisation en raison des prix élevés de l'énergie, est un élément supplémentaire qui risque de nous contraindre à la vassalité vis-à-vis des États-Unis, dont nous sommes également de plus en plus dépendants pour nos coûteux approvisionnements en gaz liquide.
D'ailleurs, en novembre 2022, la réunion "Business Europe" de la Fédération des industriels à Stockholm a estimé que "la survie de l'industrie européenne est clairement menacée : il y a des signes de délocalisation de la production et il est à craindre que des milliers d'entreprises, en particulier des PME, ferment à l'avenir".
Et les États-Unis, où les entreprises paient l'énergie beaucoup moins cher qu'en Europe, ne vont pas arranger les choses. En effet, l'organisation économique a souligné que "les mesures adoptées par les États-Unis dans le cadre de la loi sur la réduction de l'inflation sont préoccupantes et incompatibles avec les règles de l'OMC, car elles sont discriminatoires à l'égard des exportations des entreprises étrangères".
Gianandrea Gaiani, journaliste originaire de Bologne et diplômé en histoire contemporaine, travaille depuis 35 ans dans le domaine de la défense, de la sécurité et de l'étude des conflits et effectue des reportages sur les fronts de guerre des Balkans, d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Asie centrale. Directeur du magazine en ligne Analisi Difesa, il a travaillé comme reporter et chroniqueur pour plusieurs journaux et périodiques, ainsi que pour plusieurs stations de radio et de télévision. Auteur ou co-auteur d'une douzaine d'ouvrages, il donne des conférences dans des instituts de formation militaire et des universités et est membre de la Société italienne d'histoire militaire.
13:04 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
vendredi, 12 juillet 2024
La victoire à la Pyrrhus de Mélenchon en France
La victoire à la Pyrrhus de Mélenchon en France
Par Marcelo Ramírez
Source: https://noticiasholisticas.com.ar/la-victoria-pirrica-de-melenchon-en-francia-por-marcelo-ramirez/
Les élections dans la pays de la deuxième économie de l'UE sont enfin arrivées et le résultat attendu s'est produit, confirmant l'effondrement du modèle mondialiste et suscitant le désespoir des élites de ce secteur. Malgré sa victoire au premier tour, le Rassemblement national (RN) de Mme Le Pen a perdu la première place au profit de l'alliance entre le macronisme et la gauche, qui, en coalition, s'est partagé les deux premières places. La prochaine nomination du premier ministre dépendra d'un éventuel accord entre ces blocs.
Macron, désabusé et en colère après les résultats des élections européennes, a décidé de prendre un risque et, au vu des résultats, de faire preuve d'une certaine maladresse en appelant à des élections anticipées. Les élections ont montré ce qui était attendu, à savoir que les Français en avaient assez de Macron et de sa politique, une politique qui existe depuis longtemps et qui a été largement désavouée lors des confinements pendant la pandémie.
Les questions non résolues de l'immigration, des faibles revenus par rapport aux normes locales et de l'alignement sur l'OTAN ont certainement explosé quand le président français à pris la position d'envoyer des troupes en Ukraine. Le risque d'une telle action est simplement que la France soit entraînée dans une guerre avec la plus grande puissance nucléaire du monde, et ce, en échange de rien de profitable pour le pays.
La propagande qui consiste à présenter la guerre comme un combat épique pour la liberté ou la démocratie ne convainc pas les Français, et peu d'entre eux sont prêts à mourir suite à des arguments aussi invraisemblables. C'est pourquoi le vote ne doit pas surprendre par ses résultats et ne fait qu'entériner un parcours de lassitude.
Le Front national, rebaptisé Rassemblement National, est arrivé en tête du premier tour, laissant la coalition de la gauche mondialiste en deuxième position. Les candidats de Macron sont arrivés en troisième position, ce qui a été inversé au second tour grâce à l'alchimie électorale, mais cela ne change pas le fond du problème étant donné que les candidats de Bardella et de Le Pen ont doublé le nombre de sièges détenus jusqu'à présent. Mme Le Pen est restée sereine, sachant que cela allait se produire mais que cela la mettait dans une position importante pour l'avenir.
Graphique : en raison du système de circonscriptions et du jeu de l'élimination des candidats en troisième position, celui qui a obtenu le plus grand pourcentage de voix (37 %) est arrivé en troisième position.
Marine Le Pen est-elle la candidate idéale pour renverser un système injuste? Sûrement pas, c'est une professionnelle de la politique qui ne propose qu'une marche en arrière, à une époque où les temps étaient meilleurs pour les Français.
Si ses propositions n'apportent pas de solutions aux problèmes à venir, elles empêchent au moins l'escalade vers la guerre nucléaire et font de même avec l'avancée du mondialisme culturel, qui cherche la "déconstruction", c'est-à-dire la destruction des valeurs historiques.
C'est ce qui a déclenché la panique parmi les élites mondialistes, qui ont poussé à former une grande coalition contre le RN. Ce qui est curieux, c'est que cette même coalition inclut des fronts de gauche qui se présentent comme anti-système, attaquant Macron. Cependant, face à l'urgence, les anti-systèmes auto-proclamés ont décidé de voter pour les candidats du système, c'est-à-dire pour Macron. Dans un monde de poudre aux yeux où la réalité apparaît telle qu'elle est quand le temps presse, il est indispensable d'unir les différentes options du système pour faire face à la menace que fait peser le Rassemblement national sur les intérêts des uns et des autres.
Cette situation aboutit alors à définir une sorte de "tous contre Le Pen", à l'exception de l'"ultra-gauche" anticapitaliste. Il est donc clair qu'il y a une grande confusion derrière le mantra de la gauche contre la droite, qui permet alors d'enclencher la dispute entre les modèles globalistes et souverainistes, même si ceux-ci sont eux-mêmes socialement injustes.
C'est précisément pour cette raison qu'il n'y a pas de véritables options révolutionnaires, mais seulement des options cosmétiques.
Ce qui est inquiétant, c'est que ces secteurs émergents contestent la culture mondialiste sur le plan des valeurs, qui sont nécessaires pour schématiser le nouveau modèle de relations sociales en cours au niveau mondial. Et ils le font à partir d'une position complexe, puisque tant Mélenchon que Bardella ont défini qu'ils étaient contre la confrontation avec la Russie et qu'ils cherchaient d'autres solutions que l'extermination d'une grande partie de l'humanité, comme le proposent les faucons du mondialisme.
Il y a plusieurs raisons à cela: premièrement, la France, curieusement avec Macron, a décidé d'être le principal soutien de l'ordre mondial mondialiste qui défie la Russie et ses partenaires.
La France, seule détentrice d'armes nucléaires dans l'Union européenne, pense pouvoir menacer le Kremlin, promettant que son "bouclier nucléaire" est suffisant pour lui donner un statut similaire à celui de la Russie.
Par le passé, Macron a promu l'idée de créer une armée européenne indépendante des États-Unis et de l'OTAN, un projet qui n'a pas pris de mesures significatives, mais qui dénote les intentions du Français.
C'est tout cela qui a conduit les Français à opter pour deux options contraires à la position interventionniste de Macron, qui, à certaines occasions, fait preuve d'un ego qui le pousse à vouloir être un nouveau Napoléon. Il est pour le moins étrange que la presse ne remarque pas le fait que la majorité des Français répudie la politique de Macron, mais soit choquée par la possibilité que Le Pen finisse par le conditionner dans ses positions de participation à une guerre contre la Russie.
"Mes décisions et mes actions sont dictées par les intérêts de la France. La Russie ne disparaîtra pas, elle ne sera pas rayée de la carte. Elle existe et il faut en tenir compte... Le monde est ce qu'il est et pas ce qu'on voudrait qu'il soit. En tant qu'homme politique, j'ai le devoir de dire la vérité aux Français, même si elle ne leur plaît pas. Nous avons soutenu l'Ukraine, nous avons condamné la Russie... Mais nous avons aussi tracé des lignes rouges et nous l'avons fait dans l'intérêt de la France."
"Nous ne voulons pas que l'Ukraine fasse partie de l'UE, nous ne voulons pas que l'Ukraine devienne membre de l'OTAN, nous ne voulons pas partager nos armes nucléaires avec le reste de l'Europe et nous sommes contre l'envoi de nos troupes dans une guerre qui, je le rappelle, ne concerne pas la France. J'ai été surpris par la légèreté avec laquelle Emmanuel Macron, un verre de whisky à la main, a déclaré à une chanteuse qu'il enverrait des troupes...".
Marine Le Pen a adouci son discours de sympathie pour Poutine, rénové sa rhétorique et s'est retranchée dans la défense des valeurs traditionnelles aux côtés d'une politique de lutte contre l'immigration incontrôlée. Cela a suffi à convaincre ses électeurs que c'était là le meilleur choix.
Un autre fait doit être remarqué. Alors que la presse mondiale américaine appelle à soutenir Biden à tout prix, considérant qu'avoir amené le monde au bord de la guerre nucléaire ne suffit pas à penser que sa figure est plus dangereuse que celle de Trump, l'histoire se répète en France.
Le grand danger est de voir arriver au pouvoir quelqu'un qui n'a jamais gouverné la France. La presse est scandalisée par la possibilité que Le Pen et ses semblables puissent prendre des décisions, mais elle oublie que la décision clé, celle de la guerre, a été prise par Macron.
Le mondialisme voit donc le pouvoir lui glisser entre les doigts. L'AfD allemande, la FPÖ autrichienne et le Fidesz de Viktor Orbán ne sont que quelques-unes des alternatives émergentes. La réponse consiste à parler de la progression de l'extrême-droite, du fascisme, mais cela ne suffit pas à enrayer la lassitude des citoyens à l'égard du système politique traditionnel.
Après des décennies de baisse des revenus, d'augmentation de la pauvreté résultant de la destruction accélérée des classes moyennes et d'une violente concentration des richesses, la rébellion est en marche au cœur du monde occidental développé.
La France est un nouvel exemple des pressions exercées par des populations qui commencent à s'éloigner du schéma gauche-droite pour se rapprocher du clivage mondialisme-nationalisme.
Attal a déclaré le dimanche 30 juin: "la leçon de ce soir, c'est que l'extrême droite est aux portes du pouvoir... Jamais dans notre démocratie l'Assemblée nationale n'a été autant menacée d'être dominée par l'extrême droite que ce soir", "pas une seule voix ne doit aller au Rassemblement national... Si nous voulons être à la hauteur du destin français, il est de notre devoir moral de tout faire pour éviter que le pire ne se produise".
Le problème échappe aux élites politiques. S'unir sous le slogan de fermer la porte à l'"ultra-droite" dans un front démocratique n'émeut personne. Ce n'est pas non plus une idée nouvelle : lors de l'arrivée au pouvoir de Juan Perón en 1945 en Argentine, l'opposition politique qui contestait son accession au pouvoir avait formé une coalition sous le nom d'Union démocratique, qui réunissait conservateurs et communistes. Cela n'a pas fonctionné ; l'histoire est rebelle à de telles manœuvres. La décomposition du système est profonde et ne peut être maintenue en réunissant les différents acteurs discrédités par le système lui-même.
De moins en moins de citoyens s'émeuvent de la progression de l'ultra-droite et de moins en moins s'inquiètent du retour imaginaire d'un fascisme qui a, en réalité, disparu il y a plus d'un demi-siècle. Si les appels aux fronts antifascistes ont eu du succès à une époque, leur temps est révolu. Aujourd'hui, le malaise et la lassitude poussent à la rupture, que ce soit dans les pays développés, moyens ou sous-développés. La lassitude se manifeste face à un système qui a perdu sa capacité à séduire les masses.
C'est pourquoi nous assistons à un phénomène d'ascension qui semble inéluctable, gagnant du terrain, mais forçant indirectement l'accélération des conflits, car le mondialisme perd le contrôle de ses bases et la possibilité d'imposer son modèle s'éloigne définitivement. La France a montré que le système est à bout de souffle, qu'il se fissure rapidement et que les appels à la résistance contre l'"ultra-droite" perdent de leur efficacité ; le système doit chercher d'autres solutions s'il veut maintenir le consensus.
La démocratie libérale basée sur des partis politiques au service des causes imposées par l'establishment mondialiste ne répond plus de manière adéquate.
Nous pourrions assister à l'émergence de leaderships basés sur le web, dotés d'une capacité de communication éprouvée et mieux formés que la classe politique actuelle, qui est ignorante, et pas seulement vénale.
C'est là que nous pourrions voir une opportunité de construire des mouvements qui cherchent à changer réellement et mieux les choses face aux menaces qui pèsent sur nous tous. Mais il faudra savoir les différencier des faux prophètes qui participeront à ce discours, mais chercheront à l'amener à une inaction réelle, en changeant un petit quelque chose pour que rien ne change dans l'ensemble.
La victoire de Mélenchon est une victoire à la Pyrrhus car il a dû renoncer à ses positions anti-système et pactiser avec Macron, celui-là même qui est issu de la banque Rothschild et qui conduit la France vers la guerre avec la Russie.
Le prix de cette victoire est que le progressisme et la gauche ont montré leur vrai visage, celui d'un système, d'une dissidence contrôlée. La crédibilité est remise en cause et l'on s'interroge sur la gauche de notre région du monde (= l'Amérique ibérique) qui fête la victoire du candidat pro-USA, ce que l'on semble oublier face aux accusations de fascisme à l'égard de Le Pen.
Une victoire donc, coûteuse et inquiétante pour l'avenir, qui démontre que le processus de dislocation est toujours en cours.
17:20 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, france, europe, affaires européennes, politique internationale, législatives françaises 2024 | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Elections françaises: la grande rupture est là
Elections françaises: la grande rupture est là
Par José Javier Esparza
Source: https://noticiasholisticas.com.ar/elecciones-francesas-la-gran-ruptura-ya-esta-aqui-por-jose-javier-esparza/
Le parti le plus plébiscité au second tour des élections législatives françaises est de loin le Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella: 8,7 millions de voix. Si l'on y ajoute les 1,3 millions de voix des Républicains de Ciotti, alliance perfidement qualifiée par le service des élections du gouvernement d'"union de l'extrême droite" (en tant que telle, pour ne pas mâcher ses mots) et favorables au soutien des listes du RN, le chiffre global s'élève à plus de 10 millions de voix. Les sièges déjà enlevés au premier tour ne sont pas comptabilisés ici. Cependant, en regardant le tableau officiel des résultats du second tour, on constate que les 8,7 millions de voix du RN ne se sont traduites que par 88 sièges, tandis que les 7 millions de l'ultra-gauche ont abouti à 146 sièges. De même, les 6,3 millions du groupe de Macron se sont traduits par 148 sièges. Au final, en intégrant les sièges déjà attribués au premier tour, l'Assemblée française se retrouve avec une majorité d'extrême gauche (le Nouveau Front populaire de Mélenchon) avec 178 sièges, un deuxième groupe macroniste avec 150 sièges, et, en troisième position, le RN de Le Pen avec 143 sièges; en quatrième position Les Républicains (centre-droit) avec 39 sièges, plus d'autres groupes mineurs. En d'autres termes, le parti qui a obtenu le plus de voix se retrouve en troisième position en termes de représentation. La distorsion du vote lorsqu'il est traduit en sièges est évidente.
Comme chacun le sait - ou devrait le savoir maintenant - cette distorsion est due au modèle hyper-majoritaire du système électoral français, qui n'attribue qu'un seul siège par circonscription et permet à deux ou plusieurs candidats perdants au premier tour de concentrer les voix pour l'emporter au second tour. C'est exactement ce qui s'est passé et ce n'est pas particulièrement surprenant, car de nombreux observateurs (par exemple, Santiago Muzio dans El Gato al Agua) avaient déjà mis en garde contre ce phénomène. Quand on regarde les chiffres en détail, on s'aperçoit qu'en réalité ces élections se sont jouées à quelques dizaines de milliers de voix - c'est dire à quel point le résultat a été serré dans de nombreuses circonscriptions - et qu'une variation de ces chiffres - cent de plus ou cent de moins dans telle ou telle circonscription - aurait abouti à un parlement totalement différent. En tout état de cause, et en guise de bilan provisoire, ce que l'on peut conclure est ce qui suit:
1) Macron a convoqué des élections législatives pour refroidir la victoire du RN aux élections européennes. Il ne l'a pas complètement refroidie, car ce qu'il a réussi, c'est à enflammer la frustration d'une France majoritaire qui, tout en gagnant, perd.
2) Macron a convoqué ces élections législatives pour se consolider, mais il a obtenu exactement le contraire: la première chose que Mélenchon a faite dès qu'il s'est vu "vainqueur" n'a pas été d'attaquer Le Pen, mais de demander à Macron de "s'incliner" (sic) et de confier au Nouveau Front Populaire le soin de former un gouvernement.
3) Cette puissance de l'extrême gauche est probablement l'effet le moins anticipé par Macron: sans doute le président comptait-il que, au second tour, le discours "antifasciste" lui permettrait de recueillir le soutien de l'extrême gauche, mais il pensait sûrement que ce serait l'inverse, c'est-à-dire une extrême gauche subordonnée aux candidats à la présidence, un peu comme Sánchez, et non l'inverse, ce qui s'est finalement produit. L'araignée Macron s'est empêtrée dans sa propre toile.
4) Le fait est que, dans la pratique, Macron vient de céder le Parlement à l'extrême gauche. Et en plus, il lui a donné toute la légitimité (artificielle, mais efficace) de la "lutte contre le fascisme" proclamée par les médias et dont Macron se voulait le champion.
5) Au total, le RN ajoute six millions de voix et 60 sièges à ses résultats des précédentes élections législatives. Il est le premier parti politique de France. Peut-on gouverner contre lui ?
6) Si l'objectif était de pacifier le paysage politique, le résultat ne peut être plus catastrophique : l'Assemblée est divisée en trois groupes minoritaires profondément différents, au point que le pays sera objectivement ingouvernable.
L'aveuglement volontaire de la majorité médiatique, qui s'obstine à considérer le RN comme "extrémiste" mais pas le Front populaire, doit être laissé à l'analyse. De même que l'indigence idéologique d'une grande partie du vote macroniste, et même de certains modérés de centre-droit, qui ont préféré soutenir les candidats de l'ultra-gauche plutôt que le RN.
Et enfin, la grande question: qu'est-ce qui unit vraiment les bourgeois macronistes, les socialistes, les communistes, les islamistes et tous ces gens qui ont uni leurs voix dans ces élections? Parce que leurs programmes respectifs sont objectivement contradictoires sur beaucoup de choses. C'est pourquoi Bardella (et pas seulement lui) a parlé de "coalition contre nature". Il est vrai qu'en termes politiques traditionnels, le pacte du macronisme avec toutes les gauches dures ou molles est contre nature. Mais peut-être faut-il penser que la "nature" a changé. Ce n'est plus celle des termes traditionnels de droite et de gauche, de capitalisme et de socialisme, etc., mais une autre réalité: les partisans du mondialisme et de l'effacement des identités nationales contre les partisans de l'accentuation de la souveraineté nationale. De ce point de vue, l'actuel pacte français a tout son sens, car la seule chose sur laquelle Macronistes, libéraux, progressistes fluides, socialistes, communistes et philo-islamistes sont vraiment d'accord, c'est le rejet de la préférence nationale. Mondialisme contre souverainisme. C'est la grande rupture qui définit notre époque. Il faut choisir.
16:17 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, france, europe, affaires européennes, politique, politique internationale, législatives françaises 2024 | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 11 juillet 2024
Sergueï Karaganov et la politique de dissuasion de la Russie
Sergueï Karaganov et la politique de dissuasion de la Russie
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2024/07/02/sergei-karaganov-ja-venajan-pelotepolitiikka/
Sergueï Karaganov, un politologue russe qui était également proche des cercles de politique étrangère occidentaux dans les années 1990 et 2000, affirme que la Russie devrait faciliter le démantèlement de l'hégémonie américaine par une "politique de dissuasion plus active".
Karaganov n'est pas un propagandiste de la politique étrangère russe, mais les opinions qu'il publie s'adressent principalement à l'élite politique russe ainsi qu'à la communauté stratégique internationale. Karaganov voit le monde à travers le prisme pragmatique de la realpolitik et ne se laisse pas aller à la sensiblerie.
"Si l'élite libérale-mondialiste actuelle quitte le pouvoir, les États-Unis pourraient même redevenir un facteur d'équilibre mondial relativement constructif, comme c'était le cas avant la seconde moitié du 20ème siècle", souligne Karaganov, qui connaît bien les initiés occidentaux.
Il note froidement que, malgré tout, "il n'y a pas de conflits non résolus entre la Russie et les États-Unis". "Les contradictions actuelles découlent de l'expansion américaine, qui a été facilitée par notre faiblesse et notre stupidité dans les années 1990, ce qui a contribué à la montée spectaculaire des sentiments hégémoniques aux États-Unis".
Aujourd'hui, les États-Unis traversent une crise interne et l'élite actuelle ne cesse d'éroder le "soft power" ou l'influence idéologique de Washington dans le monde. "Une politique de dissuasion rigoureuse devrait créer les conditions nécessaires pour que l'Amérique devienne une superpuissance normale", conclut M. Karaganov.
L'Europe, autrefois "phare de la modernisation pour la Russie et de nombreuses autres nations", se dirige, selon M. Karaganov, "vers un vide géopolitique" et "malheureusement aussi vers une décadence morale et politique". L'euro-bureaucratie de Bruxelles a déjà "isolé la Russie de l'Europe par des ordres venus de l'extérieur".
Le désengagement de la Russie de l'Europe est "une épreuve pour de nombreux Russes, mais elle doit être surmontée le plus rapidement possible". L'analyste chevronné souligne que "la clôture n'est pas totale, bien sûr, et qu'elle ne doit pas devenir un principe".
À l'avenir, la coopération devrait être établie principalement avec les pays européens qui s'y intéressent réellement et qui sont intéressants du point de vue de la Russie.
Un élément important de la nouvelle doctrine de politique étrangère de la Russie devrait être une "stratégie idéologique offensive". Selon M. Karaganov, "les tentatives de plaire à l'Occident et de négocier avec lui sont à la fois moralement et politiquement négatives".
"Lorsque la Russie a lancé à titre préventif (bien que tardivement) ses opérations militaires contre l'Occident, elle ne s'est pas appuyée sur de vieilles hypothèses et ne s'est pas attendue à ce que l'ennemi déclenche une guerre de grande envergure. Ainsi, la Russie n'a pas utilisé de tactique de dissuasion active dès le départ", a critiqué l'expert en politique étrangère et de sécurité.
Pour M. Karaganov, l'opération militaire spéciale "doit être poursuivie jusqu'à la victoire". "Nos ennemis doivent comprendre que s'ils ne reculent pas, la patience légendaire de la Russie s'épuisera et la mort de chaque soldat russe sera payée par des milliers de vies de l'ennemi.
Le seul objectif raisonnable pour l'Ukraine est "la libération et la réunification avec la Russie de l'ensemble des régions méridionales et orientales et (probablement) du bassin du Dniepr". Les régions occidentales, en revanche, "feront l'objet de négociations futures". Pour M. Karaganov, la meilleure solution pour elles serait "la création d'un État tampon démilitarisé".
"Un tel État serait un lieu de résidence pour les habitants de l'Ukraine actuelle qui ne veulent pas être citoyens russes et vivre selon les lois russes. Pour éviter les provocations et les migrations incontrôlées, la Russie devrait construire une clôture à la frontière de l'État tampon".
La politique de sécurité de la Russie devrait "se fonder sur l'hypothèse que l'OTAN est un groupement hostile qui a démontré à maintes reprises son agressivité et qui mène en fait une guerre contre la Russie. Par conséquent, toute attaque nucléaire contre l'OTAN, même préventive, est moralement et politiquement justifiée".
"Cela s'applique principalement aux pays qui soutiennent le plus activement la junte de Kiev", prévient M. Karaganov. "Les anciens et surtout les nouveaux membres de l'alliance doivent comprendre que leur sécurité a été considérablement affaiblie depuis qu'ils ont rejoint l'alliance militaire.
Le faucon russe affirme que "si la Russie devait lancer une attaque préventive de représailles contre un pays de l'OTAN, les États-Unis ne réagiraient pas". Il doute que la Maison Blanche et le Pentagone soient prêts à détruire des villes américaines "pour Poznan, Francfort, Bucarest ou Helsinki".
La politique nucléaire de la Russie et la menace de représailles devraient également empêcher l'Occident de déployer massivement des armes biologiques ou cybernétiques contre la Russie ou ses alliés. Il faut "mettre un terme à la course aux armements menée dans ce domaine par les États-Unis et certains de leurs alliés".
Selon M. Karaganov, l'abaissement du seuil d'utilisation des armes nucléaires et l'augmentation de leur rendement minimal sont également nécessaires pour rétablir la fonction perdue de la deuxième dissuasion nucléaire : la prévention des guerres conventionnelles à grande échelle.
"Les planificateurs stratégiques de Washington et leurs hommes de main européens doivent comprendre que le fait d'abattre un avion russe ou de continuer à bombarder des villes russes entraînera une punition sous la forme d'une frappe nucléaire (après une frappe de dissuasion non nucléaire). Ils pourraient alors prendre sur eux de renverser la junte de Kiev", estime M. Karaganov.
Il suggère que la Russie devra modifier - quelque peu publiquement - la "liste des cibles des représailles nucléaires". Les nouveaux membres de l'OTAN, la Finlande et la Suède, figureront-ils sur cette liste ? "Nous devons réfléchir soigneusement à qui nous allons intimider exactement. La menace de représailles doit être suffisamment dissuasive pour une oligarchie mondialiste qui ne se soucie pas de ses propres citoyens", suggère M. Karaganov.
"La plupart des États les plus effrontément agressifs sont des États côtiers. L'oligarchie mondialiste et l'État profond ne doivent pas espérer échapper aux tsunamis provoqués par les torpilles nucléaires russes Poséidon ", prévient M. Karaganov.
"L'amélioration de la crédibilité et de l'efficacité de la dissuasion nucléaire est nécessaire non seulement pour mettre fin à la guerre que l'Occident a déclenchée en Ukraine, mais aussi pour permettre à l'Occident de jouer pacifiquement un rôle beaucoup plus modeste, mais, espérons-le, plus digne, dans le futur système mondial", ajoute-t-il plus amicalement.
La dissuasion nucléaire est avant tout nécessaire pour prévenir l'escalade des conflits et éviter une "ère de guerre" potentielle.
Karaganov recommande de "reprendre les essais nucléaires dès que possible après des négociations avec les États amis". "D'abord sous terre, et si cela ne suffit pas, en faisant exploser la Tsar Bomba-2 à Novaya Zemlya, tout en prenant des mesures pour minimiser les dommages environnementaux".
Si les États-Unis devaient procéder à un essai similaire en réponse, cela "ne ferait que renforcer l'effet universel de la dissuasion nucléaire". En tout état de cause, "le dialogue avec la majorité des principaux pays du monde sur le contenu et la modernisation de la politique de dissuasion nucléaire doit être développé immédiatement".
Karaganov est conscient que nombre de ses propositions seront critiquées. Même Poutine ne voit pas la nécessité de procéder à des essais nucléaires. Toutefois, M. Karaganov estime que les spéculations sur la politique de dissuasion se sont avérées utiles. "Les Américains ont rapidement cessé de dire que la Russie n'utiliserait jamais d'armes nucléaires en réponse à l'agression occidentale en Ukraine".
Karaganov pense que le débat sur cette question se poursuivra, "à la fois publiquement et à huis clos, avec des experts de la majorité des principaux pays du monde et, à l'avenir, avec des représentants du monde occidental qui a survécu [à l'hybris]".
21:42 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sergueï karaganov, russie, dissuasion nucléaire, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
France, si la droite ne change pas la société, la société changera la droite
France, si la droite ne change pas la société, la société changera la droite
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/francia-se-la-destra-non-cambia-la-societa-la-societa-cambiera-la-destra/
C'est un merveilleux laboratoire politique que la France. Peut-être désastreux pour les Français, mais sans doute intéressant pour toute une série d'enchevêtrements politico-idéologiques, de tentatives de coopération inter-partis, de renaissances de filons idéologiques refoulés. A coup sûr, c'est plus passionnant que la roulette au Casino. Une France qui s'enthousiasme pour la droite du Rassemblement national aux élections européennes et au premier tour des élections législatives, mais qui récompense - en termes de sièges, pas de voix - la gauche de Mélenchon au second tour et exhume Macron, qui semblait mort mais qui réapparaît comme le gagnant d'un pari qui semblait risqué mais qui s'est avéré payant.
Le président sera-t-il celui qui distribuera les cartes au sein du gouvernement, même si Mélenchon insiste sur un changement radical? Pour l'instant, les marchés financiers rejettent le virage à gauche et c'est aussi un signal intéressant: on peut voter contre les marchés. En France, oui. En Italie, il semble que non.
Cependant, en profitant des marchés boursiers, Macron peut forcer ses nouveaux alliés gauchistes à larguer Mélenchon et ses alliés pour arriver à une coalition gouvernementale "de bon sens", toujours au service des marchés et des États-Unis. En concédant toujours plus aux vices privés, alors qu'il a déjà tout concédé, en favorisant les Français de différentes couleurs en échange de la poursuite de politiques économiques qui pénalisent les Français hors des grandes villes.
Et le Rassemblement national? La dédiabolisation n'a pas payé. L'option de bon sens et de modération n'a pas suffi. En revanche, Mélenchon a gagné précisément parce qu'il a choisi de ne pas modérer ses propos. La melonisation à la française s'est révélée erreur fatale. Les listes des macroniens et de la gauche dite "responsable" étaient déjà pleines de serviteurs de l'OTAN. Accepter les règles fixées par les adversaires ne suffit pas à se rendre présentable à leurs yeux. Plus vous concédez, plus ils vous demandent. Et, en bout de course, ils vous lâchent encore et toujours.
Le tiers des Français qui avaient choisi la droite aux élections européennes et au premier tour n'a pas pu résister à la pression du Front compact anti-lepéniste. Le pourcentage de voix a augmenté, mais malgré plus de 10 millions de voix (3 millions de plus que le Nouveau Front populaire et presque deux fois plus que les macroniens), les sièges ne sont pas tombés dans l'escarcelle, à cause du mécanisme électoral en vigueur et du front formé spécifiquement pour faire barrage à la droite. Un front qui n'a rien d'autre en commun que l'ennemi. D'autre part, l'imaginaire collectif se crée par des interventions quotidiennes non pas en politique mais en métapolitique. En construisant une nouvelle culture, un nouveau sentiment collectif. Avec la musique, la littérature, l'art, et même un journalisme de qualité. Là où la droite est toujours perdante parce qu'elle préfère les slogans, le désengagement (dédiabolisant), la défense des parasites qui votent ensuite pour d'autres.
20:47 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, france, europe, affaires européennes, politique, politique internationale, jean-luc mélenchon, rassemblement national, législatives françaises 2024 | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La déception de Zelensky et le mécontentement de l'Occident. Avec quoi Modi est-il arrivé en Russie?
La déception de Zelensky et le mécontentement de l'Occident. Avec quoi Modi est-il arrivé en Russie?
Leonid Savin
Source: https://www.geopolitika.ru/article/razocharovanie-zelenskogo-i-nedovolstvo-zapada-s-chem-modi-pribyl-v-rossiyu
Arrivé à Moscou le 8 juillet, le Premier ministre indien Narendra Modi a décrit la Russie comme "l'ami de tous les temps" de l'Inde et a salué le rôle de premier plan joué par Vladimir Poutine dans le renforcement des relations bilatérales au cours des deux dernières décennies. Le Premier ministre a également déclaré que pendant longtemps, le monde a connu un "ordre mondial centré sur l'influence". "Mais ce dont le monde a besoin aujourd'hui, c'est de fusion, et non d'influence, et personne ne peut transmettre ce message mieux que l'Inde, qui a une forte tradition de culte de la fusion", a-t-il déclaré.
Comment interpréter ces propos ? A priori, le Premier ministre indien appelle à une sorte de convergence. Cependant, l'Orient étant un sujet délicat, cette phrase peut être interprétée à la fois comme une fusion de plusieurs courants et comme une influence mutuelle.
Lors d'une rencontre avec la diaspora indienne à Moscou le 9 juillet, Modi a souligné que "les Indiens en Russie renforcent les liens bilatéraux, contribuent au développement de la société russe... Dès qu'ils entendent le mot "Russie", tous les Indiens pensent que c'est un ami fiable, un ami dans la joie et dans la peine...".
Sans aucun doute, une telle "fusion" est tout à fait louable, bien qu'il faille tenir compte de certaines subtilités mentales et spirituelles, car n'importe qui peut devenir Russe (orthodoxe ou musulman), mais pour professer l'hindouisme, il faut être né hindou.
Et compte tenu de l'idéologie nationaliste de l'hindouisme que Modi et ses partisans suivent, il vaut probablement la peine d'examiner comment de tels amalgames ont eu lieu en Inde. Il suffit de penser à l'amendement de la constitution indienne concernant le statut de l'État du Jammu-et-Cachemire, qui a perdu son statut spécial et son autonomie en août 2019. En d'autres termes, New Delhi a lancé un mécanisme d'intégration plus stricte.
Cependant, la position de la Russie sur la crise ukrainienne et la Novorossiya a été exposée à Modi de manière assez détaillée, de sorte que même s'il a abordé les pourparlers de paix, il l'a fait plutôt délicatement, se contentant de proposer l'aide de l'Inde si cela s'avérait nécessaire.
De toutes les questions liées au conflit ukrainien, Modi était plus intéressé par le sort des citoyens indiens qui ont rejoint les forces armées russes. Selon les médias indiens, Vladimir Poutine a accédé à la demande du Premier ministre indien de renvoyer tous ceux qui souhaitent retourner en Inde. Selon des sources au fait de la décision, les ordres ont été donnés après "l'intervention directe" de Modi. "Nous nous attendons à ce que le renvoi ait lieu dans les semaines à venir dans les différents lieux où ils servent ou sont déployés", ont déclaré ces sources à The Hindu sous le couvert de l'anonymat.
Les médias indiens rapportent également que la question a déjà été discutée avec Sergey Lavrov lors du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai à Astana.
Il convient de noter que les États-Unis ont fait part à l'Inde de leur inquiétude concernant ses relations avec la Russie, a déclaré lundi un fonctionnaire du département d'État à la presse. L'Inde a toutefois rejeté les préoccupations du département d'État, soulignant qu'elle "a toujours appelé au respect de la charte des Nations unies, y compris l'intégrité territoriale et la souveraineté". Il n'y a pas de solution sur le champ de bataille. Le dialogue et la diplomatie sont la voie à suivre".
Cette décision ne vise pas seulement à renforcer les liens de l'Inde avec la Russie, mais aussi son influence dans les relations avec les États-Unis et d'autres pays occidentaux... La coopération de longue date en matière de défense fait qu'il est difficile de remplacer à court terme la position de la Russie dans le secteur de la défense de l'Inde. Si les États-Unis souhaitent remplacer progressivement la Russie en tant que principal fournisseur d'armes de l'Inde, il ne fait aucun doute que cette transition prendra du temps.
Mais il est crucial pour un grand pays comme l'Inde de maintenir une relation stable avec la Russie et de poursuivre la coopération dans l'industrie de la défense".
Citant Lun Xingchun, professeur à l'école des relations internationales de l'université d'études internationales du Sichuan, la publication écrit également que "Actuellement, l'Occident est plus enclin à enflammer les relations entre la Chine, la Russie et l'Inde pour tenter de semer la discorde entre les trois pays. En fait, l'Occident lui-même pourrait avoir plus de raisons de s'inquiéter, car il espère que l'Inde s'opposera à la Russie en se joignant à l'Occident, notant que la politique étrangère de l'Inde vise à maintenir un équilibre, sans pencher complètement d'un côté ou de l'autre, afin de poursuivre ses propres intérêts.
Les intérêts propres de l'Inde sont peut-être la caractérisation la plus précise de la stratégie intelligente de New Delhi. Toutefois, il est impossible d'échapper aux intérêts russes lorsqu'il s'agit de la coopération entre les deux géants eurasiens. Et dans le contexte de la transformation mondiale, il s'agit bien sûr aussi pour l'Inde de devenir un pôle plus indépendant, ce qui cadre bien avec les aspirations de la Chine et de la Russie à construire un ordre mondial multipolaire.
Mais les médias occidentaux se sont concentrés sur le fait que l'Inde a acheté pour 46,5 milliards de dollars de pétrole russe en 2023, alors qu'en 2021 le montant n'était que de 2,5 milliards de dollars. Les évaluations politiques sont dominées par l'idée que pour la Russie comme pour l'Inde, le développement de leurs relations bilatérales est important pour faire contrepoids à l'influence de la Chine. La conclusion est que la visite de Modi a montré au monde que la Russie n'est pas aussi isolée que l'Occident le voudrait.
Le New York Times a également cité Vladimir Zelensky, qui a décrit la visite comme "une énorme déception et un coup dur pour les efforts de paix". Bloomberg n'a pas oublié de mentionner que Poutine accueille Modi après avoir lui-même déclaré que la Russie et la Chine étaient à l'apogée de leurs relations bilatérales. Et Modi lui-même s'est rendu à Moscou après une récente visite en Inde d'une délégation de hauts fonctionnaires américains intéressés par une coopération dans les domaines de la technologie, de la sécurité et de l'investissement.
Alors que les médias occidentaux déplorent que New Delhi ne suive pas Washington, l'agenda constructif de la visite de Narendra Modi se poursuit. Le 9 juillet, il a visité la tombe du soldat inconnu et l'exposition Rosatom avec Vladimir Poutine, après quoi des entretiens officiels ont débuté au Kremlin.
La délégation comprenait, outre le Premier ministre indien, le ministre des affaires étrangères Subramanyam Jaishankar, plusieurs autres hauts fonctionnaires du ministère indien des affaires étrangères et Ajit Doval, le conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre.
Du côté russe, le ministre des affaires étrangères, Sergey Lavrov, le premier vice-premier ministre, Denis Manturov, le ministre des finances, Anton Siluanov, le directeur du service fédéral de coopération militaro-technique, Dmitry Shugaev, et le PDG de Rosneft, Igor Sechin, ont participé aux discussions.
Les discussions ont débouché sur une déclaration commune, selon laquelle la Russie et l'Inde prévoient de développer leur coopération dans de nombreux domaines.
Les pays ont convenu d'atteindre un volume d'échanges mutuels de plus de 100 milliards de dollars d'ici 2030, de développer les règlements en monnaie nationale, d'optimiser les procédures douanières et d'augmenter le volume des marchandises. Il est envisagé de développer la coopération dans l'industrie nucléaire, le raffinage du pétrole, l'énergie, la construction automobile et navale, le développement et la fourniture de médicaments et d'équipements médicaux, ainsi que dans de nombreux autres domaines.
La Russie et l'Inde ont convenu de développer une sécurité indivisible en Eurasie et d'intensifier les processus d'intégration ; elles ont souligné la nécessité d'une résolution pacifique du conflit ukrainien par la diplomatie et l'implication des deux parties.
Il a été rapporté précédemment que l'Inde était intéressée par la participation de la Russie à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires en Inde et à la fourniture de combustible. Au début des années 2000, les États-Unis ont activement empêché l'entrée de la technologie nucléaire en Inde, mais ils ont ensuite assoupli leur position, en tenant compte du fait que les États-Unis seraient eux-mêmes le fournisseur. Apparemment, New Delhi a décidé de se débarrasser définitivement de cette dépendance et de s'assurer le soutien de la Russie.
Un accord similaire a été conclu sur un approvisionnement ininterrompu et garanti en pétrole au cours des prochaines années.
Le renforcement de la coopération militaro-technique a également été discuté. Il convient de noter que, selon les données du SIPRI, Israël représente la plus grande part des importations d'armes de l'Inde (48%), tandis que la Russie arrive en deuxième position (28%), alors qu'il y a dix ans, sa part était d'environ 70%. Il est donc plus juste de parler non pas de début, mais de rétablissement des relations dans ce domaine.
Les résultats de la visite du chef d'État indien peuvent être qualifiés de très fructueux pour les deux parties. Le changement de vecteur de la Russie vers l'Est et le Sud se poursuit. Et comme l'Inde est déjà la troisième économie mondiale, les projets conjoints présentés indiquent qu'au moins dans les cinq prochaines années, la coopération bilatérale atteindra de nouveaux sommets et apportera des avantages significatifs aux deux pays.
Cela sera confirmé une fois de plus lors du sommet BRICS+ à Kazan en octobre, où Modi a été invité, ainsi que lors du 23ème sommet des deux pays en Inde en 2025, où Vladimir Poutine a été invité.
20:34 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, inde, russie, eurasie, asie, affaires asiatiques, brics, multipolarité, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 10 juillet 2024
Afghanistan: les autorités en place sur la voie de la reconnaissance internationale
Afghanistan: les autorités en place sur la voie de la reconnaissance internationale
Leonid Savin
Source: https://www.geopolitika.ru/article/afganistan-deystvuyushchie-vlasti-uverenno-idut-k-mezhdunarodnomu-priznaniyu
Doha, la capitale du Qatar, a accueilli une conférence internationale de haut niveau sur l'Afghanistan les 30 juin et 1er juillet 2024. Outre les représentants de l'Émirat d'Afghanistan, 25 envoyés spéciaux de différents pays et des fonctionnaires de l'ONU ont participé à la conférence. La délégation russe était conduite par Zamir Kaboulov, représentant spécial du président russe pour l'Afghanistan.
Il s'agit de la troisième réunion de haut niveau sur le règlement de la question de l'Afghanistan qui se tient à Doha. Toutefois, c'est la première à laquelle participent des représentants officiels des autorités afghanes. Ceux-ci n'avaient pas été invités à la première réunion, qui avait été supervisée par les États-Unis. Washington pensait probablement qu'après avoir été chassé d'Afghanistan en 2021, le mouvement taliban* interdit en Russie ne durerait pas longtemps et qu'il serait possible de rêver et de planifier quelque chose sans leur participation (les mêmes justifications ont probablement motivé les organisateurs de conférences sur l'Ukraine sans la participation de la Russie). Mais, comme cela s'est souvent produit auparavant, un tel plan n'a pas fonctionné. Les talibans sont non seulement restés au pouvoir, mais ils ont également commencé à gagner progressivement une légitimité internationale et à tisser des liens. En février 2024, à l'initiative de l'ONU, une deuxième conférence est convoquée. Mais les talibans la boycottent car ils ne sont pas d'accord avec l'ordre du jour, qui comprend une interprétation occidentale spécifique de la société civile.
Doha n'a pas été choisie par hasard. En effet, le Qatar joue depuis longtemps le rôle de médiateur dans les négociations entre les talibans et les autorités américaines, et le siège du mouvement palestinien Hamas s'y trouve également. Apparemment, l'efficacité de ce rôle est reconnue non seulement à l'Ouest, mais aussi à l'Est.
Selon le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, le principal objectif du troisième cycle de négociations était d'accroître l'engagement international envers l'Afghanistan d'une manière plus cohérente, coordonnée et structurée. Cet objectif semble avoir été atteint.
Dès le premier jour de l'événement, les talibans ont remercié la Russie "pour sa position positive et constructive". C'est ce qu'a écrit le chef de la délégation afghane, Zabihoullah Mudjahid (photo), sur un réseau social. Ce qui est important, c'est que les États-Unis ont tenté à plusieurs reprises d'empêcher l'amélioration des liens entre l'Émirat islamique d'Afghanistan, comme les talibans appellent désormais officiellement leur pays, et la Fédération de Russie. Cet objectif n'a pas été atteint. La confiance politique entre Moscou et Kaboul a atteint un nouveau niveau.
On sait également que dès le premier jour, la délégation talibane a tenu une réunion séparée avec Kaboulov (photo), mais aussi avec des représentants de l'Inde, de l'Arabie saoudite et de l'Ouzbékistan.
En ce qui concerne les résultats, selon des sources officielles afghanes, "des engagements ont été pris lors de la réunion pour lever les restrictions économiques et bancaires".
Les observateurs notent qu'il est probable que les sanctions contre l'Afghanistan seront bientôt levées et les comptes dégelés. Comme Mudjahid a fait l'éloge non seulement de la Russie, de la Chine, de l'Iran, du Pakistan, du Kazakhstan, de l'Ouzbékistan, du Kirghizistan, du Turkménistan et de l'Organisation de la coopération islamique, mais aussi des États-Unis, il s'agit d'une confirmation indirecte de la volonté de Washington de restituer les avoirs de l'Afghanistan.
Il convient toutefois de souligner que si les États-Unis figurent sur cette liste plutôt en raison de leur rôle dans le gel et le dégel (potentiel) des avoirs bancaires afghans, tous les autres pays représentent le "non-Ouest collectif", ce qui est important dans le contexte d'une multipolarité croissante.
Par conséquent, les avantages de la coopération potentielle avec l'Afghanistan reviendront principalement aux pays d'Eurasie. D'ailleurs, les Talibans ont également exprimé leur intérêt à participer aux travaux du corridor de transport international nord-sud, où la Russie et l'Iran sont des acteurs clés. Le fait que le Pakistan ait exprimé le même intérêt la veille est révélateur.
Si les talibans ont trouvé un terrain d'entente plus large avec les pays du Sud et de l'Est au cours de la conférence de Doha et se sont montrés déterminés à coopérer dans divers domaines, les divergences avec les représentants de l'Ouest sont apparues immédiatement au niveau de la rhétorique diplomatique.
Ainsi, Rosemary DiCarlo (photo), sous-secrétaire générale des Nations unies, a de nouveau soulevé la question de l'égalité des sexes, alors qu'il avait été convenu auparavant de ne pas inscrire cette thématique à l'ordre du jour de la conférence. Elle a déclaré que les autorités talibanes avaient été informées de la nécessité d'impliquer les femmes dans la vie publique et que "les autorités ne s'assiéront pas à la table des négociations avec la société civile afghane sous cette forme, mais elles ont très clairement reconnu la nécessité d'impliquer les femmes et la société civile dans tous les aspects de la vie publique". En même temps, elle a noté que la question des sanctions a été soulevée mais n'a pas été abordée en détail, comme pour suggérer qu'elle n'a pas encore été résolue et qu'elle pourrait bien dépendre de la résolution de la question de l'égalité des sexes.
Agnès Callamard, présidente d'Amnesty International, a déclaré avant le début des pourparlers que "satisfaire aux conditions posées par les talibans pour garantir leur participation aux pourparlers pourrait légitimer leur système institutionnalisé d'oppression fondée sur le sexe".
L'Agence canadienne des affaires internationales a publié un communiqué de presse exprimant sa déception quant au fait que les femmes afghanes n'étaient pas représentées à la réunion.
Le porte-parole des talibans, Zabihoullah Mudjahid, a succinctement fait remarquer à l'ouverture du sommet que les diplomates devraient "trouver des moyens d'engagement et de compréhension mutuelle plutôt que de chercher la confrontation", malgré les différences "naturelles" existant entre les diverses visions de la politique. "L'Émirat islamique d'Afghanistan cherche également à s'engager de manière constructive avec les pays occidentaux", a-t-il déclaré, ajoutant que "comme tout État souverain, nous avons certaines valeurs religieuses et culturelles et des aspirations sociétales qui doivent être reconnues comme telles".
Il convient de noter que les représentants du mouvement taliban ont déclaré à plusieurs reprises que les droits de tous les citoyens étaient garantis par la loi islamique.
Seul l'Occident a son propre point de vue et a même inventé le terme d'"apartheid des sexes" à propos de la situation en Afghanistan. Il suffit de se rappeler que les mêmes personnes intelligentes en Occident ont inventé le "fascisme islamique" pour diaboliser la République islamique d'Iran et, plus tard, pour justifier les invasions militaires en Afghanistan et en Irak.
Mais leur temps est déjà révolu. Aujourd'hui, l'Occident lui-même est en train de devenir un ensemble d'États voyous. Et l'Afghanistan, avec sa culture spécifique et sa loi islamique, est en train de rejoindre la communauté des puissances souveraines.
19:43 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, afghanistan, talibans, politique internationale, asie, affaires asiatiques | | del.icio.us | | Digg | Facebook